Le Journal de Quebec

Michel Brazeau s’éteint

Proches et collaborat­eurs pleurent la mort du réputé promoteur de spectacles Michel Brazeau

- CÉDRIC BÉLANGER

Une page importante de la petite histoire des grands concerts rock à Québec a été brutalemen­t arrachée quand Michel Brazeau, le réputé promoteur qui a attiré dans la capitale des stars du calibre de Metallica, Iron Maiden, David Bowie et les Rolling Stones, a été emporté par des complicati­ons liées à une crise d’épilepsie. Il avait seulement 62 ans.

M. Brazeau, a révélé sa soeur Lisa, avait fait une crise d’épilepsie, une maladie dont il était atteint depuis six ans, le 10 mai. Il est mort quatre jours plus tard, jeudi dernier, entou- ré de sa famille proche à l’hôpital de l’enfant-jésus.

Dans ce qui semble un clin d’oeil à la discrétion dont Michel Brazeau a toujours fait preuve comme promoteur, ce n’est qu’hier matin que la nouvelle de son décès a été diffusée.

« Toute la famille est très fière de ce qu’il a accompli. Grâce à lui, j’ai pu voir gratuiteme­nt beaucoup de concerts de mes idoles », a confié Lisa Brazeau.

LE TRAIT D’UNION

Cette fierté est légitime. Pendant plus de trois décennies à compter du début des années 1980, que ce soit comme producteur indépendan­t ou en associatio­n avec Donald K Donald et evenko, Michel Brazeau a été le trait d’union entre les stars du rock et la ville de Québec.

Il a produit les concerts de Metallica de 1985, à la salle Albert-rousseau, jusqu’au programme double au Colisée en 2009. Céline Dion, Roger Waters, Peter Gabriel, Elton John et Leonard Cohen comptent aussi parmi les vedettes que Brazeau, qui osait prendre des risques, a fait atterrir chez nous.

Iron Maiden n’avait jamais joué dans un amphithéât­re en Amérique du Nord quand Michel Brazeau leur a offert le Colisée, en 1982, lors de la tournée The Number of the Beast.

« Dans le milieu de la musique, Québec est un marché tertiaire. Ensemble, on a pu souvent se faire croire qu’on était un marché secondaire », rappelle son compagnon d’armes pendant une quinzaine d’années, le producteur Guy Laforce.

« LE DEUXIÈME MAIRE »

« C’était un fonceur », dit notre ancien confrère au Journal, Pierre O. Nadeau, qui a bien connu le défunt et qui cite, comme plusieurs, la venue de Metallica à l’hippodrome, en 1994, comme son meilleur coup. Il était à ce point incontourn­able, à son époque, que le relationni­ste Jean Brouillard considère que Brazeau, qui connaissai­t le marché de Québec mieux que quiconque, était « sur le plan culturel, comme le deuxième maire de Québec ».

À ce titre, Guy Laforce se souvient qu’il était très orgueilleu­x. « Il avait mauvais caractère, mais il était super attachant. Dans un monde où le politiquem­ent correct est de mise partout, il donnait l’heure juste. » Les détails de ses funéraille­s ne sont pas encore connus.

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 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? On retrouve Michel Brazeau, en 1992, devant le Colisée, un édifice qu’il a contribué à animer pendant trois décennies en y attirant certains des plus grands noms du rock.
PHOTO D’ARCHIVES On retrouve Michel Brazeau, en 1992, devant le Colisée, un édifice qu’il a contribué à animer pendant trois décennies en y attirant certains des plus grands noms du rock.

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