Son deuil au service de la prévention
La mère de Thomas Ratté, un jeune homme happé mortellement par un chauffard en mars dernier, part en mission pour que les services de raccompagnement soient obligatoires dans tous les établissements qui vendent de l’alcool.
Le 23 mars dernier, la vie d’odette Lachance a complètement été chamboulée lorsque son fils a été fauché à Charlesbourg alors qu’il se promenait avec sa copine et un ami.
Le conducteur de la camionnette âgé de 29 ans, Keven St-hilaire, a été accusé de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort la semaine dernière.
Déjà, Mme Lachance avait décidé de vivre son deuil en menant un combat contre l’alcool au volant. « À l’hôpital, je voulais donner un sens à tout ça », a-t-elle évoqué.
« PROPOSER DES IDÉES »
Avec l’aide de personnes influentes qu’elle ne nomme pas pour le moment, elle « veut proposer des idées » qui pourront sauver des vies.
Par exemple, elle souhaite que l’obtention du permis d’alcool soit obligatoirement rattachée à un service de raccompagnement. « Ce n’est pas si compliqué et ça pourrait changer beaucoup de choses », estime Mme Lachance, confiante et fonceuse.
Elle plaide d’ailleurs pour une amélioration des services de raccompagnement, pour qu’ils puissent offrir du transport de qualité durant toute l’année, pas seulement durant le temps des fêtes.
À long terme, elle soutient que l’ajout d’un antidémarreur éthylométrique dans tous les véhicules pourrait être une bonne mesure.
SENSIBILISATION
Cependant, elle ne croit pas que les lois sont les seules options afin de mettre un terme au problème de l’alcool au volant qui afflige le Québec. Elle mise énormément sur la sensibilisation de tous les acteurs de la société.
« Je suis beaucoup pour la prévention, plaide-t-elle. On ne se sent pas touché par ça. Ça arrive toujours aux autres. » Elle critique que les campagnes de sensibilisation soient principalement axées sur les personnes qui conduisent avec les facultés affaiblies.
« Ce n’est pas à la personne qui est en état d’ébriété de prendre la décision de conduire. Elle n’est pas capable. C’est au reste de la société d’aider. C’est un problème de société », dit-elle.
Les propriétaires de bars devraient fortement recommander aux personnes d’utiliser le service de raccompagnement et de souffler dans un éthylomètre avant de quitter l’établissement, souligne Mme Lachance.
« Ça devrait être obligatoire d’avoir un détecteur d’alcool. Ce n’est pas si cher pour sauver des vies. »