La policière Morin aurait défié une norme du MTQ
Elle est accusée de conduite dangereuse ayant causé la mort du motocycliste Jessy Drolet
Personne n’a le droit de traverser une barrière de cônes installée par le ministère des Transports du Québec (MTQ) sur les chantiers routiers, pas même les employés qui travaillent à cet endroit.
C’est ce que l’on a appris, hier, lors de l’ouverture du procès de la policière Isabelle Morin accusée de conduite dangereuse ayant causé la mort du motocycliste Jessy Drolet, il y a un peu moins de trois ans, sur l’autoroute Laurentienne.
Pourtant, cette manoeuvre, la policière qui travaillait au sein du service de police de la Ville de Québec (SPVQ) l’a faite le soir du 10 septembre 2015, provoquant ainsi une collision avec la moto conduite par la victime.
Selon les témoins entendus, rien dans les chantiers régis et mis en place par le MTQ n’est laissé au hasard.
Les ingénieurs et techniciens établissent des plans, prévoient la signalisation, installent des « panneaux à messages variables ».
Des cônes orangés sont également placés « aux dix mètres » près des entrées et sorties pour « éviter que les gens ne prennent les bretelles en sens inverse », a expliqué Dannick Gaudette, l’ingénieur qui a conçu les plans pour les travaux exécutés en 2015 sur l’autoroute à la hauteur de la sortie Georges-muir.
Une norme qui avait été bien respectée selon Denis Granger, technicien en travaux publics au MTQ qui, le soir de l’accident, se trouvait sur le chantier.
À la suite de la collision, il s’est présenté aux policiers avant de « revérifier de façon minutieuse » les différents éléments mis en place par le MTQ.
« Mais, pour ce faire, vous avez traversé les cônes qui séparaient les deux voies, j’imagine ? » a alors questionné l’avocat de la défense, Me Jean-françois Bertrand.
« Ben non, j’ai utilisé les sorties prévues… Même moi, je n’ai pas le droit de le faire », a-t-il ajouté.
« PAYER POUR SON ERREUR »
Pendant le débat, aux premières loges, la mère de Jessy Drolet ne perd pas un mot de ce qui se dit.
« Dimanche, c’était la fête des Mères… Moi, ça fait trois ans que mon fils ne vient plus à cette fête… C’est sûr que pour elle [Isabelle Morin], ça doit pas être facile de savoir qu’elle va perdre sa job, mais moi, c’est un fils que j’ai perdu… un morceau de mon coeur qui est parti… et il faut qu’elle paye pour son erreur », a dit Marlène Drolet, les yeux dans l’eau.