Une leçon d’attitude et de persévérance
Le vainqueur du Championnat des joueurs a traversé plusieurs épreuves difficiles
PONTE VEDRA BEACH | Même si Webb Simpson a traversé des moments sombres dans sa vie professionnelle depuis quelques années, il n’a jamais songé à remiser ses bâtons. Avec sa victoire au Championnat des joueurs, dimanche, il a observé que sa décision en valait le coup.
Plus jeune, son père Sam, grand amateur de golf, n’aurait jamais accepté qu’il baisse les bras. Il y a une vingtaine de mois, Simpson s’est trouvé à la croisée des chemins lors des éliminatoires de la Coupe Fedex, en septembre 2016. Gangréné par ses problèmes avec son fer droit, il a dû changer ses techniques et ouvrir son esprit.
Une tâche plutôt ardue pour un professionnel qui avait appris et fait ses classes avec un long fer droit ancré au corps. Avec la nouvelle réglementation modifiée en 2016, il avait dû délaisser l’instrument avec lequel il avait entre autres gagné l’omnium des États-unis en 2016.
Décidé à ne pas se laisser abattre, il a redoublé d’efforts en travaillant son jeu sur les verts jusqu’à ce que Tim Clark lui propose une nouvelle méthode pour agripper son fer droit. The claw a changé sa carrière.
Et est venu le décès de son mentor l’automne dernier. L’un de ses deux plus grands admirateurs s’est éteint au bout d’une longue et démente bataille contre la maladie de Parkinson. Simpson perdait son pilier qui avait toujours cru en ses moyens. C’est là que son équipe a pris la relève.
MOTIVATION
« Ça m’a donné la motivation de travailler encore plus fort. Si j’ai toujours désiré faire quelque chose pour mon père, c’est de le rendre fier de moi. Je me suis fréquemment demandé sur le parcours ou à l’entraînement ce qui le rendrait fier. C’était assurément un grand motivateur.
« Avant qu’il ne décède, j’ai souvent pensé qu’un parcours de golf serait l’endroit le plus difficile à fréquenter après sa mort, a ajouté l’homme de 32 ans. Mais je crois que maintenant, c’est mon endroit préféré en raison de nos souvenirs sur les parcours. »
Tout au long du Championnat des joueurs au TPC Sawgrass, Simpson a réfléchi à son paternel. Il l’a senti à ses côtés, selon ce qu’il a raconté.
C’est lui qui l’avait initié au golf dans sa tendre enfance. Sam jouait habituellement deux rondes par semaine et amenait fiston. Webb s’était vite amélioré. Si bien que vers l’âge de 11 ans, ils jouaient ensemble les week-ends. C’était son partenaire de jeu.
« Il ne me donnait pas des cours techniques, mais il m’apprenait à approcher le jeu d’une manière différente. Il me donnait des leçons d’attitude. Il m’a beaucoup appris à respecter le golf », a relaté le champion du Players.
RESPECT ET ATTITUDE POSITIVE
« Je me souviens d’une fois où je lui avais dit de bouger sa balle pour avoir une meilleure position, a-t-il ensuite raconté. Il avait pris cette occasion pour me signaler qu’il contreviendrait à la règle. J’ai beaucoup de souvenirs avec lui. Il me disait toujours d’être poli sur le parcours et d’être agréable pour les compagnons de jeu. Je pense encore à tout ça chaque jour. »
C’est donc avec ces leçons que Simpson a toujours gardé une attitude positive en tentant de repousser ses démons. « Il m’a tellement répété durant des années de poursuivre et de terminer en force qu’il m’a aidé à passer à travers. »
« Ce jeu est tellement imprévisible. On voit des joueurs qui traversent des moments difficiles durant plusieurs mois et soudainement, ils gagnent. Chaque année sur le circuit de la PGA, un gars rate cinq couperets de suite et remporte un tournoi. C’est ce que je me disais. Si je jetais la serviette, je n’aurais jamais de succès. Mais si je restais, qui sait ce qui pouvait survenir. Je suis heureux d’être resté ! »
Après sa victoire à l’omnium américain au Olympic Club en 2012, Simpson avait téléphoné à son paternel. Au bout du fil, l’homme riait de bon coeur et n’en croyait pas ses oreilles.
Dimanche soir, après la fête des Mères, il a téléphoné à sa maman qui n’avait raté aucun de ses 274 coups (-14) sur le Stadium Course. En pleurs, ils ont discuté de Sam, comment il aurait été fier de l’attitude de son fiston.