Visitez la maison de la Reine à Versailles
RELAXNEWS | La maison de la Reine, à Versailles, au coeur du hameau de goût rustique édifié par Marie-antoinette, rouvrira samedi après avoir été complètement restaurée, offrant aux visiteurs une atmosphère bien différente des galeries majestueuses et des parterres au cordeau du château.
Entièrement financée depuis 2013 par un mécénat de la maison Dior, cette restauration était devenue indispensable vu l’état critique du bâtiment et du réchauffoir (cuisine) voisin, tous deux fermés au public depuis 1848.
Le hameau a été édifié entre 1784 et 1787 en demi-cercle autour d’un étang artificiel, fermant la perspective du jardin « à l’anglaise » que la reine avait fait réaliser plus tôt dans le goût de l’époque, explique Jérémie Benoît, conservateur en chef des châteaux de Trianon.
INSPIRATION NORMANDE
Conçu par Richard Mique, premier architecte du roi, le hameau comprenait à l’origine onze bâtiments aux fausses allures de maisons traditionnelles normandes : colombages, toits de chaume, escaliers extérieurs... Cinq étaient réservés à la reine, des « chaumières à surprises » aux intérieurs raffinés.
Le mobilier installé à l’époque de Marie-antoinette ayant presque totalement disparu dans les ventes révolutionnaires, un ameublement à l’identique était impossible.
Dès lors, les spécialistes se sont basés sur le plus ancien état historique connu, celui créé pour l’impératrice MarieLouise, à partir de 1810. « C’est la période néo-classique, le retour à l’antiquité », précise Jérémie Benoît.
Le grand salon situé à l’étage est particulièrement spectaculaire avec ses soieries jaune vif au mur, couleur reprise pour les fauteuils et canapés en bois peint blanc et or.
DAMAS ET TRICTRAC
Cette restauration est l’occasion de mettre en valeur les métiers traditionnels : ébénistes, soyeux, passementiers, doreurs... », souligne Catherine Pégard, présidente de l’établissement public de Versailles, qui insiste sur le « souci du détail » de ces artisans passionnés.
Dans un petit salon, au-dessus de la salle de billard, dans une maison attenante, des sièges gondoles recouverts de damas blanc à liseré rouge côtoient une table de trictrac.
Même raffinement dans une chambre-boudoir, dont le lit – celui de Marie-louise – surmonté d’un baldaquin de soie vert d’eau, fait songer à un tableau de Fragonard...
« C’est une autre visite de Versailles, une entité autonome où l’on oublie la notion de temps et de lieu », note Catherine Pégard.
Fantaisie de la reine, le hameau n’était pas fait pour durer.
Une restauration de fond a été conduite par l’architecte en chef des Monuments historiques Jacques Moulin.