Le Journal de Quebec

Québec parmi les championne­s des taxes sur l’essence

Les automobili­stes de la Capitale-nationale paient 904 $ chacun en taxes sur l’essence par année

- MARIE-ÈVE DUMONT

Les automobili­stes de Québec paient 904 $ chacun en taxes sur l’essence par année, tout juste derrière les Montréalai­s, champions de la taxe à la pompe au Canada avec une somme de 971 $, selon une étude.

« Les Montréalai­s paient six taxes sur l’essence, ce qui équivaut à 40 % (37 % à Québec) du prix qui est payé. Comme nous sommes les plus taxés, on devrait s’attendre à des infrastruc­tures extraordin­aires, mais malheureus­ement ce n’est pas le cas », déplore Carl Vallée, directeur Québec de la Fédération canadienne des contribuab­les, qui a publié l’étude hier.

Les automobili­stes paient chaque année 2,9 G$ en taxes lors de leurs achats à la pompe. C’est presque 200 $ de plus par automobili­ste que la moyenne des Canadiens.

« ÇA FAIT MAL »

« Ça fait mal. Quand je suis arrivé de la France il y a quatre ans, j’étais super heureux parce que l’essence était à 1,10 $. Je le suis moins maintenant en voyant que l’essence monte de 15 sous d’un coup à 1,45 $ », soupire Jonathan Louis, qui faisait le plein à Montréal hier.

Le prix à la pompe était hier autour de 1,44 $ le litre. Une hausse importante comme il est régulièrem­ent observé depuis le début de l’année.

M. Vallée ajoute qu’actuelleme­nt les gouverneme­nts imposent les taxes de vente, soit la TPS et la TVQ, sur le prix après avoir déjà imposé la taxe carbone, la taxe d’accise fédérale, la taxe provincial­e sur les carburants et la taxe « transit » pour le transport en commun.

« On taxe les taxes, c’est un non-sens. Le prix de l’essence augmente, mais les salaires ne suivent pas au même rythme », soutient-il.

Pour aider les automobili­stes, M. Vallée croit que le gouverneme­nt devrait au moins cesser de taxer après avoir imposé les autres taxes ce qui permettrai­t aux automobili­stes de réduire de 10 % leur facture.

Cette diminution est d’autant plus nécessaire selon lui alors que le litre d’essence dépasse les 1,40 $. Le baril de pétrole a d’ailleurs atteint des sommets hier que l’on n’avait pas vus depuis 2014 (voir autre texte).

PAS D’AUTOBUS

Jennifer Newton, rencontrée à la même station de service, a fait le choix de troquer son véhicule utilitaire sport (VUS) contre une plus petite voiture pour économiser. Elle essaie aussi de prendre plus souvent l’autobus, mais l’offre n’est pas suffisante.

« C’est compliqué (...) Je n’ai pas vraiment d’autre choix que de prendre mon automobile », raconte-t-elle. M. Louis remarque aussi qu’avec les nombreuses taxes qui sont à payer sur l’essence, l’offre en transport collectif devrait être améliorée.

« Ma femme se déplace en transport en commun et nous cherchons une maison en banlieue. On s’est rendu compte que dès que tu quittes Montréal ou Laval, c’est plus compliqué », mentionne-t-il.

Richard Waugh, un autre automobili­ste, croit que c’est justement en maintenant les prix élevés à la pompe que les automobili­stes seront forcés de changer leurs habitudes.

« Je pense que l’essence devrait même être le double. C’est le meilleur incitatif pour le transport en commun. Plus l’essence est chère, plus ils laisseront la voiture, plus il y aura d’usagers et plus on développer­a le transport collectif », pense-t-il.

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PHOTO MARIE-ÈVE DUMONT Jonathan Louis souhaite que les transports en commun se développen­t plus avec les nombreuses taxes sur l’essence.

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