Le Journal de Quebec

David Lemieux en pleine forme

- RÉJEAN TREMBLAY rejean. tremblay@ quebecorme­dia.com

« J’aime un combat bien engagé. J’aime presser un adversaire. J’aime cette boxe faite dans l’engagement. Je pense que David Lemieux aime lui aussi ce style de boxe. Au début, ça va être dur, ça va demander de la déterminat­ion mais moi, j’ai la tête dure, je ne recule jamais, je ne lâche jamais. Je suis supérieur à lui, donc David Lemieux va tomber vers le septième ou le huitième round. Ça va être fini. »

Karim Achour parle en souriant. Ça donne un curieux mélange de gentilless­e et de féroce déterminat­ion. Il faut dire que le Français d’origine algérienne, a été neuf fois champion de France. Et que son surnom Amazigh, veut dire le révolution­naire.

D’ailleurs, on lui mettrait un béret et il aurait l’air de Che Guevara. En réalité, c’est un Kabyle, une nation berbère des montagnes d’algérie, bien installé en France : « Je suis Français. Ça ne donne rien de vouloir diviser. Musulman, algérien, avant tout, je suis Français », dit-il en souriant.

UN BULLDOZER

Achour a bien expliqué que la boxe était mentale, un jeu d’échecs. Faut déplacer ses pions, établir des pièges, jouer ses forces. Il peut parler des échecs et de la force du mental mais en réalité, quand on scrute ses combats, surtout les récents, on comprend pourquoi on le surnomme parfois le Bulldozer.

Il est un peu moins solide physiqueme­nt que David Lemieux mais il est encore plus à sens unique sur un ring que le Québécois. Il avance sur son adversaire sans jamais reculer. Les deux mains hautes, il balance des coups au corps et à la tête à la moindre ouverture.

À la télé, ça ne semble pas aussi puissant que David Lemieux qui a déjà trois combats de championna­t du monde derrière la cravate. Un contre Hassan N’dam, un contre Gennady Golovkin et le dernier contre Billy Joe Saunders.

Mais le style rappelle furieuseme­nt celui de Lemieux. Et force contre force, difficile de penser que Karim Achour, tout révolution­naire soit-il, puisse rivaliser pendant douze rounds contre David Lemieux.

UNE GROSSE SURPRISE

Mais Achour ne doute pas. Et c’est normal : « Je vais causer une grosse surprise. Pour moi, c’est un combat très important », dit-il.

On le comprend. Il compte déjà dix combats pour le titre national de France. Et à 31 ans, c’est le moment ou jamais d’essayer de percer le marché américain de la boxe.

Le problème, c’est que le combat est tout aussi important pour Lemieux. Peut-être même plus. Si Achour perd, il retourne en France défendre son titre une onzième fois en retrouvant le magasin dont il est le gérant pendant le jour. Alors que Lemieux se retrouvera­it sorti des projecteur­s et des radars pour les grands combats internatio­naux. Ils sont trois au sommet. Golovkin, Canelo Alvarez et Billy Joe Saunders. Lemieux vise à être le quatrième d’un quatuor. Pas le choix, il doit battre le Français. Et de façon convaincan­te.

CONSULTER N’DAM

Même s’il a été malmené par Lemieux et envoyé au tapis quatre fois pendant le combat, Hassan N’dam a livré une lutte farouche contre Lemieux et a remporté au moins six rounds sur les douze du combat.

N’dam a un style fluide qui a embêté Lemieux à plusieurs reprises. Achour n’a jamais affronté N’dam. Mais lui a-t-il parlé ? S’est-il informé ?

Il hausse les épaules : « Je n’ai pas la même boxe que N’dam. Ça ne me donnerait rien de lui parler », dit-il avec une assurance un peu désarmante.

Ah bon ! Au huitième, qu’il a dit ?

« JE VAIS CAUSER UNE GROSSE SURPRISE. POUR MOI, C’EST UN COMBAT TRÈS IMPORTANT » – Karim Achour

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Combat samedi au Centre Vidéotron
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PHOTO BEN PELOSSE David Lemieux, qu’on voit à l’entraîneme­nt, hier à Laval, pourrait être embêté par la façon de boxer de Karim Achour.

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