Les chasseuses ciblées sur les réseaux sociaux
En 2016, au Québec, 28,6 % des nouveaux chasseurs étaient des femmes
Les femmes qui pratiquent la chasse, comme Corinne Gariepy que l’on voit ici tout sourire avec un ours abattu à l’arc en Abitibi, reçoivent chaque jour des messages hostiles et sexistes.
Les femmes qui pratiquent la chasse sont victimes plus que les hommes de discrimination, de harcèlement psychologique et de commentaires hostiles allant même jusqu’à des menaces de mort, selon une étude.
« Les femmes chasseuses sont des cibles faciles et les attaques à leur encontre sont nettement plus hostiles que celles envers les hommes pour le même comportement », expose Viviane Lew, médecin-psychiatre au Centre de santé et de services sociaux de La Haute-gaspésie.
La chercheuse a présenté son étude au récent congrès de L’ACFAS qui se tenait à Saguenay au début du mois. De plus en plus nombreuses, le tiers des nouveaux adeptes sont des femmes.
Celle qui côtoie plusieurs chasseuses dans le cadre de son travail soutient que ce sont particulièrement les militants contre la chasse qui martèlent ces attaques. Elle estime que cela peut affecter l’équilibre mental et provoquer de l’anxiété.
Plusieurs chasseuses québécoises affirment faire fréquemment face à des propos désobligeants, allant même jusqu’à des menaces de mort sur les réseaux sociaux.
La chasseuse Corinne Gariepy souligne que pour une raison mystérieuse, les femmes sont beaucoup plus exposées que les hommes aux groupes et militants antichasse. « Personnellement, je reçois quotidiennement des messages haineux ou des menaces », dit-elle (voir autre texte).
LANGAGE VULGAIRE
La psychiatre a remarqué que les personnes qui attaquent les chasseuses avaient recours à des insultes sexistes et dégradantes, en utilisant un vocabulaire particulièrement péjoratif dans le lexique anglo-saxon.
« Elles sont traitées de salopes, de putains, de prostituées », relate-t-elle. Certains « appellent à pourchasser les chasseuses comme des animaux, à les violer, à les tuer, elles, leur famille et leurs enfants ».
Selon l’experte, des détracteurs vont même jusqu’à remettre en question la santé mentale des chasseuses, en mentionnant qu’elles sont malades, qu’elles sont le diable ou les ennemies des animaux.
AMIES DES ANIMAUX
Or, la psychiatre dénote que les chasseuses n’ont pas de problèmes sociopsychologiques particuliers. « Elles ont une identité personnelle affirmée, convientelle. Mais, les chasseuses se considèrent comme des amies des animaux et non comme en quête de trophées.
« Elles insistent sur la conception éthique de la chasse qu’elles défendent comme forme de protection des animaux ». La dame indique que les chasseuses ont un réseau social et familial important, « ce qui dénote une bonne adaptation sociale ».