Un projet peu réaliste, selon Jean Rousseau
Le terminal de conteneurs à Québec soulève encore des questions
Le Port de Québec tente de jouer dans la cour des grands du marché des conteneurs, mais c’est loin d’être gagné, estime le conseiller municipal du secteur.
« Pour les conteneurs, on veut devenir un concurrent parmi d’autres grands joueurs et, à mon avis, il n’y a rien d’assuré de ce côté-là. »
Jean Rousseau, conseiller de Démocratie Québec représentant le secteur de Cap-aux-diamants où est situé le port, réagissait hier au reportage du Journal, qui rapportait qu’un des géants de l’industrie du transport de conteneurs accueillait avec tiédeur le projet Beauport 2020.
« PAS GAGNANT »
Hapag-lloyd craint que l’arrivée d’un nouveau joueur bouleverse l’équilibre du marché et affecte les investissements dans les ports établis, comme Montréal et Halifax.
La réaction d’hapag-lloyd démontre selon M. Rousseau que « ce projet-là n’est pas gagné et n’est pas gagnant à l’heure actuelle ».
« Le marché des conteneurs, ce sont des multinationales, et on sentait que Contrecoeur était vraiment le port qui était le plus articulé par rapport à ça », affirme-t-il, en référence au futur terminal de conteneurs du Port de Montréal, situé sur la Rive-sud du Saint-laurent.
NORMAL DE DÉPLAIRE
Selon M. Rousseau, « ça ne semble pas très réaliste » de penser que les porte-conteneurs s’arrêteront pour décharger une partie de leur cargaison à Québec avant de poursuivre leur route vers Montréal.
Le Port n’a pas souhaité commenter directement les propos du directeur des communications corporatives d’hapag-lloyd, Tim Seifert.
« Cependant, il est utile de rappeler qu’un grand projet comme celui de se doter d’un terminal de conteneurs en eau profonde amène forcément une nouvelle dynamique commerciale qui change l’ordre établi, qui est susceptible de ne pas plaire à tous, et c’est parfaitement compréhensible. Comme nous avons déjà rencontré cette organisation, c’est sans surprise que nous avons constaté leur position ce matin via le porte-parole d’hapag-lloyd », a fait savoir la porte-parole du Port, Marie-andrée Blanchet.
Selon le maire, Régis Labeaume, la sortie de Hapag-lloyd est motivée par des intérêts particuliers. « Ils ont des installations à Montréal. Ils n’ont pas le goût d’avoir un compétiteur. » Il affirme que des développements supplémentaires surviendront en juin. – Avec la collaboration de
Taïeb Moalla