L’inaccessible régionalisation
e Blogueuse au Journal
Depuis les années 1990, les gouvernements, rouges comme bleus, parlent de régionalisation de l’immigration, mais sans y mettre les ressources suffisantes pour vraiment l’encourager. Résultat : près de 90 % des nouveaux arrivants s’installent encore dans la grande région de Montréal.
Pis encore, ils le font dans un contexte où, sur le front de l’intégration, l’inaction politique règne depuis 20 ans. Les milieux de travail « bilinguisés » se multiplient. On refuse de renforcer une loi 101 pourtant affaiblie. Et après, on s’étonnera du recul du français à Montréal.
Découragés, certains voient la régionalisation comme la clé d’une francisation et d’une intégration plus faciles. D’autres y voient la réponse magique à la pénurie de main-d’oeuvre.
GRANDE SÉDUCTION
Or, même des francophones quittent certaines régions. Bref, ça prendrait une très « grande séduction » pour y attirer nettement plus d’immigrants. À quelques mois des élections, le Parti québécois et son chef Jean-françois Lisée proposent leur nouveau plan.
Mesures concrètes à l’appui, il met l’accent sur la régionalisation et la connaissance du français avant l’arrivée au Québec. Toujours 3e dans les sondages, le PQ se doit surtout de rivaliser avec le plan de la CAQ. Son chef François Legault misant plutôt sur une francisation active après l’arrivée. La différence est majeure.
ENJEU VITAL
La CAQ et le PQ ont toutefois en commun d’offrir deux visions claires nécessitant chacune des ressources humaines et financières beaucoup plus importantes. Pour le seul État francophone d’amérique, l’enjeu est en effet vital.
Philippe Couillard a beau lancer des noms d’oiseaux à Messieurs Lisée et Legault dès qu’ils abordent le sujet de l’immigration, il n’en sera pas moins un thème électoral parmi d’autres. Reste à espérer que le débat se fera dans la clarté et le respect.
Malheureusement, si le passé récent des échanges hargneux sur cette question sensible est garant du ton de la prochaine campagne électorale, ne pariez pas trop là-dessus…