Fini les bouteilles de vin pour les élus montréalais
La mairesse Plante et ses collègues ont surtout reçu des billets pour des événements culturels et sportifs
Preuve que la Commission Charbonneau a changé des choses, les bouteilles de vin et autres cadeaux matériels de la part d’entreprises qui font affaire avec la Ville de Montréal semblent passés de mode. Les élus ne reçoivent maintenant en cadeaux que des billets d’événements culturels et sportifs.
Le Journal a scruté toutes les déclarations d’« avantages et marques d’hospitalité » des élus montréalais depuis 2014. Il s’agit de la liste des cadeaux reçus de la part d’entreprises, d’organismes ou de particuliers.
S’il y avait encore trois bouteilles de vin qui ont été données à des élus entre 2014 et 2016, les déclarations pour 2017 n’en contenaient aucune.
Les billets pour des événements sportifs et culturels, comme la Coupe Rogers et l’impact de Montréal, ou encore La Ronde, constituent l’essentiel des cadeaux déclarés par les conseillers municipaux et maires sur l’île l’an dernier.
COMMISSION CHARBONNEAU
La commission Charbonneau a révélé à quel point les bouteilles de vin et présents du genre ont longtemps été monnaie courante entre les entrepreneurs et l’administration municipale.
« En plus des cadeaux de Tony Accurso, [Frank] Zampino [l’ex-président du comité exécutif de Montréal] acceptait les bouteilles de vin et les repas que lui offraient les bureaux d’ingénieurs et les entrepreneurs en construction, ainsi que des invitations au Centre Bell », peut-on lire dans le rapport de la commission.
« La commission Charbonneau a donné un électrochoc sur la forme du cadeau, souligne l’éthicien René Villemure. Il y a des endroits, comme le Club 357c [club privé du Vieux-montréal], qui ont mangé toute une volée. On peut penser qu’il y a eu la même réflexion face aux cadeaux matériels et sur la redevabilité de ceux-ci. »
« Oui, il y a une plus grande discipline de nos élus et c’était nécessaire de corriger le tir par rapport à cette époque où c’était un buffet à volonté », poursuit Donald Riendeau, directeur de l’institut de la confiance dans les organisations.
REDONNER
Beaucoup d’élus ne profitent d’ailleurs pas des cadeaux et men- tionnent avoir plutôt redistribué les billets reçus à des organismes ou des familles de leur arrondissement.
Les échevins montréalais ont parfaitement le droit d’accepter des présents s’ils estiment ne pas se placer en conflit d’intérêts ou ne pas en donner l’apparence.
Par exemple, la mairesse Valérie Plante a reçu, entre autres, des billets pour l’orchestre symphonique de Montréal et pour la course de Formule électrique.
L’ex-maire Denis Coderre s’est quant à lui fait offrir quelque chose de plus inusité : un veston aux motifs du Tartan montréalais, gracieuseté de la St. Andrew’s Society, dans le cadre du dévoilement du Tartan montréalais en mars 2017.
En 2014 et 2015, il s’était également fait offrir deux billets pour le spectacle de Corey Hart, de la part d’evenko, ainsi que six billets pour des matchs de hockey du Canadien de Montréal.