UN STAR WARS POUR LES JEUNES
Le dernier né de la saga respecte les grandes lignes directrices de la franchise
Avec son Solo, Ron Howard s’engouffre dans la brèche laissée par l’arrêt des franchises pour ados et livre un film d’action typiquement masculin.
Tout est stratégique dans ce Solo dédié à la jeunesse du mythique Han Solo, autrefois incarné par Harrison Ford. Car il faut que les studios Disney s’assurent de fidéliser une clientèle plus jeune, initiée à Star Wars par ses parents et qui n’introduira pas ses enfants à l’univers intergalactique avec les films de George Lucas, trop anciens. C’est dans ce contexte purement comptable qu’arrive sur les écrans ce long métrage qui se veut une explication de base de comment Han est devenu Solo.
SYNOPSIS
On découvre donc notre jeune héros sur sa planète natale de Corellia, sur laquelle il se livre à des activités de contrebande avec Qi’ra (Emilia Clarke), sa petite amie. Après s’être mis à dos plusieurs factions, il rejoint le groupe de Tobias Beckett (Woody Harrelson), qui deviendra une espèce de mentor, et de Val (Thandie Newton). De fil en aiguille, il fera la connaissance de Lando Calrissian (Donald Glover, parfait) et de Chewbacca (Joonas Suotamo) avec qui il tentera un coup fumant. Il retrouvera Qi’ra sous la férule du méchant Dryden Vos (un excellent Paul Bettany) et fera tout pour la sauver.
On apprend ainsi comment Han Solo a obtenu son nom, la manière dont il a rencontré Chewbacca et ce qui lie les deux compères, les circonstances de sa rencontre avec Lando Calrissian, la façon dont il s’est approprié le Millenium Falcon, etc., autant de questions que ne s’étaient jamais posés les fans purs et durs de l’univers de George Lucas. Car du personnage mythique, du cynique solitaire de La guerre des étoiles, on ne trouve rien.
MYTHOLOGIE RESPECTÉE
Ce n’est pas un hasard si Ron Howard a repris les rênes de cette superproduction après le départ de Phil Lord et de Christopher Miller. Cinéaste sûr, ami de George Lucas, Howard n’est pas le genre à faire des vagues. Il respecte la mythologie de la franchise, livrant un long métrage de 135 minutes qui n’a rien de menaçant (ni les créatures ni les méchants ne font peur) et auquel les parents peuvent envoyer leurs jeunes de plus de 8 ans sans avoir à se soucier de quoi que ce soit. Visuellement et techniquement, le souci de familiarité est notable. Les cinéphiles et amateurs de science-fiction reconnaîtront, pêle-mêle, Blade Runner, Dune et le Star Trek de J.J. Abrams, autant d’éléments auxquels sont habitués les préados et ados, élevés aux franchises post-apocalyptiques ( Le labyrinthe, Divergente ou Hunger Games).
UN PERSONNAGE DÉTONNE
Seul le personnage de Qi’ra détonne dans cet univers d’action lisse et efficace. La jeune femme est l’exemple même de la « demoiselle en détresse », qui doit compter sur son prince charmant (en l’occurrence Han) pour la libérer de l’emprise du méchant. Mais là encore, puisqu’il s’agit clairement d’un long métrage pour jeunes, il n’est pas étonnant que les lieux communs et facilités scénaristiques abondent.
Que les parents de la génération Y se rassurent, ce Solo : une histoire de Star Wars a été fait pour eux et leurs jeunes enfants. Ils y trouveront donc amplement de quoi se contenter.
Solo : une histoire de Star Wars
Un film de Ron Howard Avec Alden Ehrenreich, Woody Harrelson et Emilia Clarke