L’immense générosité de Martin Schick
L’artiste partage tout ce qu’il a dans Halfbreadtechnique
Martin Schick est un artiste généreux. Dans le spectacle Halfbreadtechnique, qui lançait, hier, la 19e édition du Carrefour international de théâtre, il remet la totalité de son cachet à un artiste invité et à des spectateurs. Il partagera même sa chambre d’hôtel.
À l’affiche une dernière fois, ce soir, au théâtre La Bordée, Halfbreadtechnique est un objet théâtral particulier. Un spectacle-conférence qui devient rapidement participatif.
Artiste Suisse, Martin Schick pousse jusqu’à l’absurde, ce qu’il appelle la « technique de demi-pain » où il partage tous ses avoirs en deux afin d’en faire bénéficier ceux qui en ont besoin.
Hier, en moins d’une heure, il a distribué son cachet totalisant 800 $.
Arrivant sur les planches au son du thème de la Twenty Century Fox, le danseur-performeur-bienfaiteur, qui porte une casquette et un chandail avec le mot poutine et une illustration du célèbre mélange frites-sauce-fromage, se présente.
Il questionne les spectateurs sur le prix de leurs billets, veut savoir qui a profité d’un rabais et ceux qui n’ont pas payé du tout. Il raconte qu’il bénéficie d’une subvention d’une fondation qui lui permet d’obtenir 9000 euros (13 735 $) par année durant trois ans, offrant un peu de visibilité à la société Nestlé.
PARTAGE, PARTAGE
La séance de partage débute avec une petite baguette de pain qu’il divise en part égale avec un spectateur.
Il partagera ensuite la moitié de sa bouteille d’eau. Il fera référence aux richissimes Bill Gates et Warren Buffet qui ont omis de remettre 50 % de leurs actifs à des gens dans le besoin et parlera de la famille Sullivan qui a vendu la moitié de sa villa pour venir en aide aux enfants pauvres d’afrique. Une famille dont le livre racontant leur aventure est devenu un « best-seller ».
Martin Schick offre la moitié de sa scène à un danseur et lui remettra la moitié de son cachet, moins les taxes, soit l’équivalent de 400 $. Il divisera le reste de son espace de jeu à plusieurs reprises, avec des gens, qui viendront occuper leur portion de scène, continuant de diviser son cachet avec eux et jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus rien.
AUDACIEUX ET DIVERTISSANT
Le reste de ce qu’il possède avec lui, sur les planches, y passera. Un tube de crème à main, avec la moitié qu’il met directement dans la main d’une spectatrice, qui elle, à son tour, la partagera avec ses voisins de siège, et le deuxième lit de sa chambre d’hôtel qu’il offre à un spectateur.
Et tout ça se déroule avec deux gars et quatre filles qui dansent, du mieux qu’ils le peuvent, sur les planches.
La séance de partage se poursuit avec une moitié de gomme mâchée qu’il offrira à un spectateur. Martin Schick partage même le temps qu’il reste au spectacle avec le public qui en fera ce qu’il voudra. Lors de la portion finale, il demande aux spectateurs de déposer des sous dans une banque hippopotame, afin qu’il puisse aller présenter son spectacle chez des diffuseurs moins fortunés.
Et on quitte la salle avec le sourire et conscient que l’on peut aider ceux qui en ont besoin de bien des façons. Brillant, audacieux et divertissant.