Le Journal de Quebec

Déjouer le requin d’eau douce

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Reconnu comme le véritable requin de nos plans d’eau, le grand brochet du Nord se distingue de bien des façons lorsque vient le temps de le débusquer. Il a des habitudes de vie qui diffèrent selon sa grosseur, qui peut parfois atteindre des proportion­s très importante­s.

« Contrairem­ent à ce que bien des gens croient, le grand brochet, celui dont la taille dépasse les huit livres, aime l’eau froide et non l’eau chaude », explique le guide profession­nel Bruno Morency.

« Les gros spécimens vont se tenir dans des températur­es d’eau de 50-55 degrés Fahrenheit, un peu comme la truite grise, poursuit-il. Il va surtout chercher les amas de pierres, des arbres morts au fond de l’eau ou les herbiers du fond des lacs, tout ce qui peut lui servir de cachette à proximité de ses postes de chasse lorsqu’il traque les autres espèces. »

Les brochets de plus petite taille (entre 3 et 6 livres) ont d’autres préférence­s.

« Les plus petits brochets vont préférer des températur­es d’eau plus chaude entre 63 et 68 degrés. Je ne dis pas qu’il n’y aura pas de gros brochets au travers, mais de façon générale, ce sont les petits qui vont préférer les bords de lac, en eau peu profonde, les eaux mortes, stagnantes. Leur robe leur permet de se dissimuler facilement le long d’un tronc d’arbre ou au travers des herbiers de surface, là où la végétation est dense. »

RAPIDE

Le brochet est un poisson très opportunis­te. Il sait se placer au bon endroit pour capturer ses proies sans se faire voir.

« Il est plus vite que les autres poissons pour se lancer à l’assaut. On peut le considérer comme un sprinter qui va donner une pointe de vitesse durant un temps limité. C’est pour cette raison que ses attaques sont souvent féroces. »

LES APPÂTS

Un brochet peut mordre de deux façons. S’il est plus gros que sa proie, il va chercher à l’avaler d’un seul coup, en l’attaquant par la tête. Par contre, si la proie est plus grosse, il va chercher à l’attaquer par le côté pour la déplacer vers un endroit sûr pour la dévorer.

Il faut donc adapter sa technique de pêche, qui peut se faire de deux façons.

« Il y a les poissons de type Jerk Bait qui demeurent en suspension. Je préfère pêcher le brochet à l’arrêt au lieu qu’à la traîne. Alors, je conseille de ramener son leurre de façon saccadée, en le brassant de gauche à droite tout en utilisant la méthode de l’arrêt-départ (stop-and-go). C’est l’imitation parfaite d’une proie qui se sauve. Elle va attirer l’attention du prédateur. »

Il y a aussi la série de poissons artificiel­s de type Swimbait.

« Ce sont des poissons au corps souple avec une tête de jig intégrée. Je suggère de les lancer et de les ramener de façon linéaire. Ces appâts émettent beaucoup de vibration du fait que la queue est molle.

« On peut utiliser la méthode de l’arrêt-départ et travailler la présentati­on en dents de scie, de façon à imiter un poisson blessé qui s’arrête et qui soudain reprend de la vigueur pour se sauver. Il ne faut pas oublier que le brochet est un poisson qui va souvent suivre l’appât. Si jamais vous en voyez un qui arrive tout près du bateau, faites un mouvement avec votre appât en forme de 8. Il va attaquer. »

MODULER LA VITESSE

Pour les amateurs de pêche à la traîne, Morency conseille d’y aller avec des changement­s de vitesse assez fréquents pour donner plus d’action à votre leurre.

Son dernier conseil : « il faut savoir que la récupérati­on est plus importante que le leurre lui-même si on veut provoquer des attaques. »

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PHOTO COURTOISIE Bruno Morency a bien pris le temps de développer ses techniques de pêche pour le brochet avant de les partager avec les amateurs.

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