Préserver la passion envers le ch
Paul Wilson avait des connaissances peu communes dans sa jeunesse. Petr Svoboda, Chris Chelios et Tom Kurvers étaient pensionnaires à la résidence de ses parents lorsque le Canadien a remporté la coupe Stanley, en 1986. Svoboda vivait chez la famille Wilson depuis qu’il avait déserté la Tchécoslovaquie, deux ans plus tôt, pour se joindre au Canadien.
« J’ai vieilli assez rapidement, raconte Wilson, qui avait 18 ans tout comme Svoboda quand celui-ci a débarqué à Montréal.
« Je pourrais écrire un livre là-dessus, mais je vais me retenir », ajoute-t-il en riant.
Svoboda et Chelios étaient des joyeux lurons à l’époque. La vie nocturne de Montréal leur plaisait beaucoup. Kurvers était pas mal plus tranquille.
Wilson était défenseur comme eux. Il avait le physique de l’emploi du haut de ses six pieds cinq pouces, mais ça s’arrêtait là. Il joue encore au hockey avec les anciens du Collège Brébeuf. Il se dit encore plus lent que l’était Hall Gill.
MANDAT ÉLARGI
Le Canadien vient de l’embaucher pour son expertise dans le domaine des communications et des relations publiques. À compter du 6 août, il cumulera les fonctions de vice-président principal aux affaires publiques et aux communications de tout le groupe CH.
Ça englobe le Canadien, evenko, Spectra, le Rocket de Laval, le Centre Bell, la Place Bell à Laval et le Complexe sportif Bell à Brossard.
Dans la foulée du départ de Donald Beauchamp, Geoff Molson a procédé à un réaménagement du secteur des communications de son conglomérat. Il s’agit d’un gros mandat.
VASTE EXPÉRIENCE
Wilson est bien armé pour affronter le défi. Il possède une vaste expérience de 30 ans dans le métier.
Il a travaillé pour le cabinet National, de 1988 à 2000, avant de passer chez Labatt où il a occupé le poste de vice-président aux affaires publiques et aux communications durant sept ans.
Il a ensuite travaillé pour Normand Legault, ancien promoteur du Grand Prix du Canada, de 2007 à 2010, avant de réintégrer les rangs de National, qui appartient à Andrew Molson, frère du président et chef de direction du Canadien et lui aussi actionnaire de l’équipe.
UN ACTIF SANS ÉGAL
Quand on oeuvre dans ce milieu, on observe ce qui se passe chez la concurrence. On a un pouls de la situation. Aussi, lorsqu’on interroge Wilson sur l’image que le Tricolore projette en ce moment, sa réponse va dans le sens qu’on l’anticipe.
« De toutes les entreprises pour lesquelles j’ai oeuvré, aucune ne dégage la passion que soulève le Canadien », affirme-t-il.
« C’est le plus gros actif de l’organisation. La passion que les gens ont pour cette marque me jette à terre. Ma carrière m’a amené à travailler chez Labatt et à faire des relations publiques pour Bombardier, Power Corporation et Molson. Je n’ai jamais senti pour ces sociétés l’engouement qu’on a pour le Canadien.
« C’est une chose que Geoff Molson me demande de préserver par la communication, dans le mandat qui m’attend. On doit s’assurer de conserver cet actif. »
ESPOIR QUAND TU NOUS TIENS
Wilson arrive au Centre Bell à un moment où l’image du Tricolore est sérieusement amochée. Lorsque l’équipe ne répond pas aux attentes, l’affection qu’on lui porte tourne à la haine.
« C’est vrai, le pendule va de gauche à droite », acquiesce Wilson.
« C’est sûr que les amateurs sont frustrés quand l’équipe ne performe pas. Si tu te bases sur les messages qui circulent dans les réseaux sociaux, l’image n’est pas très jolie, mais il faut faire la part des choses.
« Il n’y a pas plus conscients que les gens qui vivent la situation de l’intérieur. Je persiste à croire que le balancier penche plus souvent du côté positif. La saison est terminée depuis six semaines et on sent déjà que les gens reprennent espoir. »
L’espérance, ça relève du secteur hockey que dirige Marc Bergevin. Les partisans baseront leurs attentes sur les gestes que Bergevin posera dans les derniers jours de juin et les premiers jours de juillet.