Le Journal de Quebec

Un Lemieux à 100 %... enfin !

Pour la première fois depuis plusieurs années, il montera sur le ring en santé samedi

- MATHIEU BOULAY

Les blessures ont toujours fait partie de la carrière d’un boxeur. Elles peuvent souvent influencer la qualité de ses performanc­es. David Lemieux s’est souvent retrouvé dans cette situation au cours des dernières années.

Selon son promoteur Camille Estephan, l’ancien champion du monde IBF des poids moyens (38-4, 33 K.-O.) a été blessé à tous ses combats depuis 2014. Il a eu des ennuis avec ses mains, un genou et son épaule gauche.

Au cours de sa carrière, Lemieux a souvent été blessé aux mains en raison de sa puissante force de frappe et d’une maladie chronique. Pour son malaise à l’épaule, il était apparu avant le combat contre Glen Tapia, en mai 2016.

Lors de cette soirée, il n’avait pas pu lancer son jab et son crochet de gauche avec efficacité. En prime, il s’était déchiré le ménisque d’un genou qui avait nécessité une opération quelques semaines plus tard. Malgré ces embûches, Lemieux était parvenu à signer une victoire convaincan­te.

Contre Billy Joe Saunders, en décembre dernier, Lemieux a encore dû négocier avec une épaule en mauvais état. Pour remporter un combat de championna­t du monde, un boxeur doit être en pleine possession de ses moyens. Ce n’était pas le cas de Lemieux.

Le protégé d’eye of the Tiger Management a appris une dure leçon entre les câbles. Dans les semaines suivantes, il a pris le temps de guérir ses blessures. Une injection de cortisone a été nécessaire pour diminuer, de façon significat­ive, l’inflammati­on au tendon de son épaule gauche.

« La différence entre le Lemieux de décembre et celui d’aujourd’hui, c’est 50 %, a indiqué Lemieux qui affrontera le Français Karim Achour (26-4-3, 4 K.-O.), samedi à Québec. Je me sens beaucoup mieux. On a pu accomplir plus de choses pendant le camp surtout avec ma main gauche. »

« Je suis à 100 % et je suis prêt à remonter au plus haut niveau. »

DUR AVEC SON CORPS

Depuis son triomphe contre Tapia, Lemieux vivait avec une douleur variable à l’épaule. Mais pas assez importante pour annuler les combats qu’il avait au programme.

Il a pu éviter une opération grâce aux traitement­s de son thérapeute Hugo Lettre et de l’expertise du Dr Francis Fontaine.

« Dr Fontaine essaie toujours d’éviter les chirurgies quand il le peut, a indiqué l’entraîneur de Lemieux, Marc Ramsay. On a fait un essai avec l’injection et on voulait voir si ses effets pouvaient permettre à David de s’entraîner sans douleur jusqu’à la fin du camp. »

« Il était possible que la douleur revienne après deux semaines, mais ce ne fut pas le cas. Pour le moment, il n’y a aucun problème. »

Ce n’était pas toujours évident pour Ramsay, car son poulain ne l’informait pas toujours de l’intensité de sa douleur.

« David est très résistant au mal et il peut me cacher quelque chose longtemps, a-t-il précisé. Par contre, c’est très rare qu’un boxeur monte sur le ring sans blessure. C’est un sport très demandant avec des camps et des combats qui le sont tout autant. »

LE DÉFI ACHOUR

Samedi, contre Karim Achour, Lemieux se retrouvera dans un combat qu’il ne peut pas perdre. Une défaite signifiera­it un recul important dans sa carrière.

Le principal intéressé est conscient de cette possibilit­é.

« J’ai fait tout ce que j’avais à faire pendant le camp et je ne ressens aucun stress, a indiqué le cogneur de 29 ans. Comme à chaque combat, je veux bien performer. C’est important si je veux emprunter la route qui me ramènera au sommet. »

« Pour ce qui est d’achour, c’est un adversaire solide et il est bien classé. Il possède deux ceintures mineures du WBC. Il est très agressif et il n’arrête pas une seconde durant les rounds. Je suis prêt pour le meilleur Karim Achour. »

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