Quatre mois pour l’homme qui aimait Bissonnette
Pour avoir proféré à l’égard d’un constable spécial des menaces de « causer la mort à la communauté musulmane », un homme, qui se dit pasteur et qui éprouvait de forts sentiments pour Alexandre Bissonnette, a été condamné à une peine d’incarcération de quatre mois.
C’est au centre de détention de Québec qu’antonio Dion a fait la connaissance du meurtrier de la grande mosquée.
Selon les dires de Dion, « leur passé semblable, le fait qu’ils aient tous deux été intimidés et qu’ils aient eu des idées suicidaires » a fait en sorte que l’homme de 55 ans a eu l’impression de développer « une relation particulière » avec Bissonnette.
ALLIANCE
« Il mentionne qu’il a créé une alliance et c’est en raison de cette alliance que l’accusé s’est présenté tous les jours au palais lors des représentations sur la peine de monsieur Bissonnette », a expliqué l’agente de probation Isabelle Talbot, qui a évalué Dion dans le but de brosser un portait clair au juge Steve Magnan.
Lorsqu’antonio Dion a demandé d’aller « rencontrer Bissonnette en détention » et qu’il s’est fait refuser « ces retrouvailles », il a posé un geste impulsif et irréfléchi.
« Monsieur nous dit qu’il ne cautionne pas les gestes posés par Alexandre Bissonnette et que tout ce qu’il voulait, c’était d’aller le retrouver. Comme il a de graves carences au niveau affectif, il s’investit souvent dans des relations improbables et c’est ce qui est arrivé ici », a ajouté Mme Talbot, l’agente de probation.
À la fin, Isabelle Talbot a indiqué au tribunal que Dion se servait « de ses lacunes pour attirer la sympathie et pour se déresponsabiliser », mais que le risque du passage à l’acte pour des gestes violents « était faible ».
NOMBREUX ANTÉCÉDENTS
Avant de rendre sa sentence, le président du tribunal a rappelé que, depuis 1983, Dion cumulait « les antécédents judiciaires d’une façon impressionnante » et que, pour cette infraction, il le condamnait à quatre mois de détention, auxquels il a rattaché une période de probation de trois ans assortie d’un suivi.
Le juge Steve Magnan a également interdit à Dion de contacter Alexandre Bissonnette, ou encore « de se trouver dans une salle d’audience où il prendrait place ».