Après Cuba, une nouvelle attaque sonore contre un Américain en Chine ?
Un diplomate victime d’un traumatisme cérébral à la suite de « bruits anormaux »
WASHINGTON | (AFP) L’incident aurait pu paraître anodin : un diplomate américain en Chine a été victime d’un traumatisme cérébral après avoir ressenti des bruits « anormaux ». Mais la similarité frappante avec les mystérieuses « attaques acoustiques » subies par des diplomates américains à Cuba pousse Washington à prendre l’affaire au sérieux.
L’ambassade des États-unis en Chine a émis hier une alerte sanitaire pour mettre en garde les ressortissants américains sur place qui ressentiraient des « phénomènes auditifs ou sensoriels aigus et inhabituels, accompagnés de bruits anormaux ou de sons perçants ».
« CAS ISOLÉ »
En cause, le cas d’un employé du gouvernement américain en poste dans la métropole de Canton, dans le sud du pays, qui, entre fin 2017 et avril dernier, a « récemment fait état de sensations de bruits et de pressions subtils, vagues mais anormaux ». Rentré aux États-unis, on lui a diagnostiqué, le 18 mai, un traumatisme craniocérébral léger (TCCL), a expliqué la porte-parole de l’ambassade Jinnie Lee, affirmant ne pas connaître la raison des symptômes.
Pékin a réagi par la voie de son ministre des Affaires étrangères Wang Yi, qui a évoqué un « cas isolé » qu’il ne souhaite pas voir « politisé ».
« La Chine mène l’enquête de manière très responsable », a-t-il déclaré lors d’une visite à Washington hier.
« Nous n’avons pas découvert qu’une organisation ou un individu aurait perpétré ce type d’influence sonore », a-t-il ajouté, tout en « suggérant » aux autorités américaines de « mener une enquête interne ».
CUBA
Aucun autre cas n’a été officiellement signalé à ce stade, mais l’incident rappelle manifestement celui, d’une tout autre envergure, qui a été signalé à Cuba.
« Les symptômes médicaux » sont « très similaires et totalement compatibles avec les symptômes médicaux qui ont affecté des Américains travaillant à Cuba », a ainsi déclaré le secrétaire d’état américain Mike Pompeo devant une commission parlementaire, peu après la publication de l’alerte sanitaire.
« Nous avons des équipes médicales qui se rendent sur place », et « nous tentons de comprendre ce qui s’est passé à La Havane et maintenant en Chine », a-t-il ajouté.
L’affaire est en effet d’autant plus inquiétante que les causes et les auteurs des mystérieuses « attaques ciblées » qui ont touché, entre fin 2016 et l’été 2017, plus de 20 diplomates américains en poste à La Havane n’ont toujours pas été élucidés.
SYMPTÔMES
Ces diplomates ont subi des pertes d’audition, des troubles cognitifs, des vertiges, des insomnies ou encore des problèmes de vue. Les incidents ont parfois été décrits comme des « attaques acoustiques », bien que le département d’état ait fait preuve d’une grande prudence sur les causes.