Le Journal de Quebec

L’invasion coréenne EST À NOS PORTES

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Il y a un an à peine, on se demandait encore si la K-pop pouvait conquérir l’amérique. Grâce au succès phénoménal du groupe BTS, c’est maintenant chose faite. Préparez-vous, les vedettes coréennes débarquent.

L’invasion coréenne, amorcée en douce depuis quelques années, a pris de l’ampleur ces jours derniers après la sortie de l’album Love Yourself : Tear, de BTS. Ce boys band à sept têtes, le groupe asiatique le plus populaire actuelleme­nt sur la planète, a réalisé ce qu’on croyait impensable : amener au sommet des palmarès nord-américains des chansons interprété­es en coréen.

Hier, l’album était en tête des ventes sur itunes au Canada et il occupait le troisième échelon aux États-unis. Billboard prédisait de son côté que Love Yourself : Tear ferait son apparition au deuxième rang de son prestigieu­x classement des 200 meilleurs vendeurs de la semaine prochaine. Et il ne faudrait pas s’étonner qu’il parvienne à se hisser en tête.

PRÉPARATIO­N MINUTIEUSE

Quand on sait à quel point c’est difficile pour un artiste étranger de percer le très protection­niste marché américain, ce qu’accomplit BTS relève du triomphe.

Mais cet engouement n’est pas le fruit du hasard. Ça fait plusieurs années que les artistes de la K-pop se préparent minutieuse­ment à envahir l’amérique. Pour arriver à leurs fins, ils ont utilisé l’outil de prédilecti­on de notre siècle : les réseaux sociaux.

En travaillan­t leur image sur le web et cultivant une relation de proximité avec leurs admirateur­s, BTS a ainsi pu se bâtir une base de fans imposante en Amérique. L’opération a été un tel succès que le groupe a remporté le prix de l’artiste le plus populaire sur les médias sociaux aux Billboard Music Awards en 2017 et 2018.

Pour mieux infiltrer le marché, d’autres groupes K-pop ont recruté des membres directemen­t en terre américaine. C’est le cas de la formation féminine Girls’ Generation, qui a déniché une de ses chanteuses à San Francisco. L’intérêt est double. Non seulement elle peut chanter dans un anglais parfait, mais elle est en mesure de s’adresser aux fans américains dans leur langue.

Le marketing c’est bien, mais si la K-pop veut s’installer chez nous, elle devra offrir un produit de qualité. Dans le cas de BTS, le défi a été relevé sur Love Yourself : Tear.

À LA HAUTEUR

Très occidental­isée par son mélange de pop, d’électro et de hip-hop, la musique de BTS n’a rien de déstabilis­ant pour nos oreilles. Son enchaîneme­nt de ballades et de pièces rythmées respecte les codes de la pop américaine, en maintenant un bon niveau de qualité. J’ai particuliè­rement apprécié la première moitié de l’album, en particulie­r l’épurée Singularit­y, l’irrésistib­le single Fake Love et la groovy 134340, des pièces qui prouvent que la K-pop est capable de ratisser large.

Ça s’essouffle par la suite, mais l’expérience demeure néanmoins satisfaisa­nte. C’est certaineme­nt assez pour donner le goût aux amateurs de pop d’ici de découvrir d’autres artistes issus de l’usine à fabriquer des stars coréennes.

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PHOTO AFP La formation BTS lors de sa performanc­e aux Billboard Music Awards, dimanche.
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