Le Journal de Quebec

Comment une pensée du jour peut blesser

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je transcris ici votre pensée du jour de ce matin telle que parue dans votre Courrier afin de pouvoir vous dire ce que j’en pense et ce que je pense de vous. « On peut blâmer son enfance, accuser indéfinime­nt ses parents de tous les maux qui nous accablent, des épreuves de la vie, de nos faiblesses, de nos lâchetés, mais finalement, on est responsabl­e de sa propre existence. On devient qui l’on a décidé d’être. » ( Marc Lévy )

Lorsque quelqu’un a grandi dans un milieu où il ne recevait qu’insultes, tortures mentales et même physiques, qu’il était traité comme une moins que rien, que tous ses efforts pour essayer de s’en sortir ne méritaient qu’encore plus d’insultes, croyez-en mon expérience, il ne pourra jamais développer un caractère fort qui l’aiderait à faire de bons choix.

Et vous vous permettez de juger cette personne et de la rendre responsabl­e de ses échecs. C’est vrai qu’on choisit notre vie. Mais quand on a été maltraité au point de perdre toute capacité de faire de bons choix, qu’est-ce qui nous reste ? Vous êtes un être sans coeur. Ce que vous appelez de la lâcheté (le mot souligné dans votre texte) c’est en fait une peur viscérale. Mais vous êtes trop superficie­lle pour comprendre.

Anonyme

Je commencera­i par souligner que le texte de la pensée du jour n’est pas de moi. Il est signé par Marc Lévy, l’auteur de nombreux romans. Vous avez cependant raison de déduire que je l’endosse puisque je l’ai choisi pour figurer dans ma chronique afin d’inspirer les lecteurs pour la journée. Mais je ne vois pas comment vous pouvez déduire que par ce texte, je vous juge ainsi que vos semblables, puisque nulle part il n’y a de jugement. Que de plus, vous-même admettez que « c’est vrai qu’on choisit notre vie. » Comment pouvez-vous alors rejeter le fait que chacun d’entre nous est responsabl­e de ses actes ? Je ne dis pas qu’il n’est pas plus difficile pour certains, rendus à l’âge adulte, de remplir cette fonction de responsabi­lisation, compte tenu des manques encaissés dans l’enfance. Mais qui vous empêche de prendre les moyens de vous soigner ? De combler vos lacunes ? De travailler à reconstrui­re cette confiance en vous qu’on a sa- botée dans l’enfance ? Vous pouvez persister à me considérer comme superficie­lle dans ma compréhens­ion de cas comme le vôtre. Mais c’est quand même vous qui persistez à laisser le pouvoir sur votre vie entre les mains de gens que vous méprisez pour avoir tenté de vous détruire. Le simple respect de vous-même par vous-même ne mériterait-il pas que vous preniez enfin votre sort en main ?

Un danger sournois

Mon histoire ne va peut-être pas vous intéresser, mais je vous demande de la publiciser pour que les gens soient plus vigilants à l’avenir. J’habite une tour à condos où un administra­teur a été remercié dans les derniers mois. Malheureus­ement, il avait en sa possession la clé maîtresse (passe-partout) qui lui permettait d’entrer sans problèmes dans tous les appartemen­ts. Personne ne la lui ayant retirée, il est parti avec.

Dans les semaines qui ont suivi, plusieurs résidents se sont fait voler des médicament­s, dont moi. Des vols se sont également produits dans les rues avoisinant­es, ainsi que dans tout le quadrilatè­re menant chez nous. Soit dans toutes les maisons ayant le même système de clé maîtresse que le nôtre. Quand on connaît les difficulté­s qu’on a à faire renouveler ses prescripti­ons à la pharmacie, vous imaginez le trouble occasionné. Comment une serrurerie peutelle accepter de vendre une clé à un tel individu ?

J’espère que vous avez prévenu la police. C’est à elle que revient le devoir de faire enquête sur la fameuse clé, et probableme­nt de mettre la main sur ce serrurier qui a eu l’incompéten­ce de donnée à tout un quartier le même code de serrure que celui de votre building.

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