Le Journal de Quebec

Pourquoi je bousille mes chances de réussir ?

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Je traverse une période critique. J’aurais besoin d’un oeil neutre pour m’aider à naviguer dans les eaux troubles où je suis depuis un an. J’ai eu une enfance hyper supervisée par des parents sévères qui ne nous passaient pas grand-chose à ma soeur, mon frère et moi.

Il fallait qu’on soit premier en classe. Pareil dans les sports. Les deux autres, ayant des caractères plus forts, se rebiffaien­t, mais moi, je n’osais pas. Je m’inclinais devant les demandes de mon père. Sa façon méprisante de me parler parfois me remettait en pleine face ma médiocrité, même si je faisais tout pour lui faire honneur.

Habituée à me faire dénigrer, j’ai toujours eu du mal à faire les bons choix. Comme si je voulais me prouver que mon père avait raison. J’ai repoussé tous les garçons intéressan­ts pour épouser le plus macho croisé sur mon chemin. Ce n’est que l’an dernier, après 30 ans de vie commune et deux enfants, que j’ai décidé de m’en séparer. Mes deux parents étant décédés, c’est comme si ça m’avait dédouanée de rater officielle­ment mon mariage.

Je me retrouve à un peu plus de 50 ans, obligée de refaire ma vie en fonction de moi-même et avec pour seule satisfacti­on celle de continuer à travailler comme coiffeuse, un métier que mes parents méprisaien­t, mais qui m’a toujours permis d’assumer ma part des dépenses de la maison. Mes enfants ne comprennen­t pas ma décision. Moi qui ai si longtemps enduré leur père, ils ne voient pas quel avantage j’ai à repartir ainsi à neuf dans un petit appartemen­t au lieu de profiter de notre grande maison. Croyez-vous comme eux que j’ai tort et que je vais le regretter ? Pensez-vous que, comme j’ai toujours fait les mauvais choix, je fais encore pareil cette fois-ci ? Ai-je la moindre chance de réussir mon pari d’être heureuse ou suis-je irrémédiab­lement vouée à échouer ?

Une femme qui rêve d’autonomie

Si vous souhaitez ardemment réussir, vous allez mettre toutes les chances de votre côté pour cela et vous allez y arriver. Il n’est jamais trop tard pour changer et pour évo- luer, dans la mesure où on le veut. Vous avez mis le doigt sur l’origine de votre soumission, vous avez décidé de vous en libérer et cela vous honore. Cela ne se fera pas sans embûches ni sans heurts, mais rien n’est simple quand on veut redresser une barre qui fut enfoncée aussi creux en vous depuis l’enfance. Allez chercher l’aide nécessaire pour ne plus vous laisser influencer par personne, même pas par vos enfants. Il faut savoir ce que l’on veut pour entreprend­re les démarches pour y arriver. Bonne chance !

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