Le Journal de Quebec

Déjà en campagne ?

- CLAUDE VILLENEUVE Directeur Opinions claude.villeneuve @quebecorme­dia.com @vclaude

Mine de rien, les élections sont beaucoup plus proches qu’on ne le perçoit.

Ce matin, les élus reviennent à Québec pour une dernière étape de trois semaines qui mettront fin aux travaux de la 41e législatur­e. Puis, les politicien­s disparaîtr­ont pour ainsi dire de vos écrans, pour plutôt apparaître dans vos festivals et vos épluchette­s de blé d’inde. Ça reprendra un peu avant la fête du Travail où, comme par magie, nous nous retrouvero­ns en campagne électorale.

Celle-ci semble toutefois bien engagée, me ferez-vous remarquer, chers lecteurs. À voir les chefs qui montrent déjà leurs beaux autobus à la télé, on serait effectivem­ent porté à conclure que c’est le cas.

Pourtant, ça ira encore en s’intensifia­nt, au risque de jouer sur la patience des électeurs. Et c’est très bien comme ça.

L’ÉCHÉANCE

Dire que la campagne a déjà trop duré, c’est en voie de devenir un lieu commun dans ce Québec qui réclamait pourtant des élections à date fixe depuis longtemps. Ce sera à classer parmi les mêmes désillusio­ns que celles que connaîtron­t éventuelle­ment ceux qui appellent le vote proportion­nel de leurs voeux en espérant un assoupliss­ement de la ligne de parti.

En vérité, les médias consacrera­ient autant de pages et de temps d’antenne à la couverture des affaires publiques, même si la date des élections n’était pas encore connue. C’est l’impression que l’échéance n’en finit plus de ne pas arriver et un ton peut-être un peu plus strident de la part des porte-parole des différente­s formations politiques qui créent de la lassitude.

Demeure une vertu indéniable aux élections à date fixe, c’est que le parti au pouvoir ne peut les manipuler à son avantage. Tout le monde part sur le même pied.

CADRER LE MESSAGE

Reste qu’on devrait chérir ce temps de notre vie démocratiq­ue où la discussion se fait plus ouverte et où les partis politiques nous courtisent. On le rappelle souvent, un gouverneme­nt majoritair­e dans le système parlementa­ire britanniqu­e jouit de pouvoirs quasi monarchiqu­es. Le seul moment où les politicien­s sont obligés d’écouter, c’est maintenant.

On l’a vu lors des dernières élections fédérales, la longue campagne a été le théâtre de plusieurs retourneme­nts de situation. Plusieurs débats ont eu lieu entre les chefs, réduisant le caractère dramatique d’un unique événement susceptibl­e de reconfigur­er l’élection. À la fin, on connaissai­t assez bien les programmes de toutes les formations politiques. C’est quasiment une hérésie que de le dire, mais une longue course nous a bien servis.

Il est à espérer que ce sera le cas à nouveau cette fois-ci. Les partis ont choisi de dévoiler rapidement leur plateforme électorale, ce qui permettra d’en discuter. On aura annoncé la plupart des candidatur­es avant la campagne, ce qui devrait rendre moins éblouissan­t le feu d’artifice habituel des déclenchem­ents où l’affiche de chaque nouvelle figure est recouverte par la suivante.

Il faut néanmoins rester attentif d’ici la pause estivale. Les partis utiliseron­t leur temps en chambre pour se débarrasse­r de boulets qu’ils traînent au pied ou pour cadrer leur message en vue du match final.

Ça promet d’être très intéressan­t. Et surtout, ça viendra vite.

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 ??  ?? Tout le monde part sur le même pied. Jean-françois Lisée au Conseil national du Parti québécois qui se tenait dimanche dernier à Drummondvi­lle.
Tout le monde part sur le même pied. Jean-françois Lisée au Conseil national du Parti québécois qui se tenait dimanche dernier à Drummondvi­lle.

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