Le Journal de Quebec

Une popularité à gérer

- PIERRE DUROCHER

« DANS UN AN OU DEUX, J’AIMERAIS ME RETROUVER DANS LA MÊME SITUATION QU’ALEXANDER ZVEREV. »

PARIS | La cote de popularité de Denis Shapovalov ne cesse de grimper. Il fallait voir les jeunes se masser près de la clôture afin d’obtenir son autographe ou pour faire un égoportrai­t avec lui après une séance d’entraîneme­nt sur le site de Roland-garros.

On aime sa façon de jouer, son look d’adolescent avec ses cheveux longs et son sourire espiègle. Il est vrai qu’on le verrait tout aussi bien dans une publicité de skateboard que sur un court de tennis. Ce Shapo est un charmeur de foule et les jeunes s’identifien­t déjà à lui.

L’ontarien de 19 ans a eu droit, ces derniers jours, à de longs reportages dans le magazine GQ et dans le quotidien britanniqu­e The Telegraph. Ce n’est pas rien.

C’est toutefois une vague de popularité qu’il doit apprendre à gérer. Il a embauché James Lamont pour s’occuper des relations de presse, du moins celles qui ne sont pas sous la férule de L’ATP ou des organisate­urs de tournois. Et il a maintenant un agent d’affaires en Andrzej Kepinski, qui veille sur tout.

Cette vague de popularité vient avec une certaine pression, soit celle de continuer de gagner des matchs de façon régulière.

UN MATCH ARDU EN PARTANT

C’est ce qu’il entend faire aujourd’hui alors qu’il disputera son premier match à vie dans le tableau principal à Roland-garros, face à l’australien John Millman. La rencontre débutera à 11 h heure de Paris (17 h au Québec) sur le court Suzanne-lenglen.

Ses compatriot­es Vasek Pospisil et Peter Polansky seront eux aussi en action aujourd’hui sur la terre battue parisienne. La météo prévoit des averses et des orages, ce qui risque de chambarder les horaires.

Pospisil se mesurera au Hongrois Marton Fucsovics, un joueur classé au 45e rang qui a atteint les quarts de finale en début d’année en Australie. Polansky jouera contre le Français Pierre-hugues Herbert.

Ce sera la première fois que Shapovalov affrontera Millman.

« Ce que je sais de lui, c’est qu’il est un joueur coriace, un bagarreur », a-t-il dit au sujet du joueur de 28 ans originaire de Brisbane.

Son entraîneur, Martin Laurendeau, nous en a parlé davantage.

« Ce Millman est un vrai joueur australien, qui court devant toutes les balles, a-t-il souligné. C’est un dur à cuire, un guerrier, et Denis devra être prêt pour une bonne bataille. Il sera important pour lui de parvenir à dicter le jeu et à se préparer en vue de longs échanges. »

UNE SURFACE À APPRIVOISE­R

Laurendeau est heureux de constater les immenses progrès réalisés par Shapovalov sur la terre battue.

« C’est une surface qu’il a appris à apprivoise­r, comme l’a fait Milos [Raonic] avant lui. Il y a de nombreux spécialist­es sur cette surface en Europe, des joueurs qui ont grandi sur des courts en terre battue comme nous, les Québécois, apprenons à patiner. Denis a remporté ses premiers gros matchs au tournoi de Madrid et il a maintenant des repères pour savoir où se situe son jeu sur ce type de surface. »

Laurendeau n’était pas auprès de Shapovalov lors du tournoi à Madrid, quand son protégé a battu à tour de rôle Benoit Paire, Raonic et Kyle Edmund pour atteindre la ronde des demi-finales. C’était sa maman Tessa qui le conseillai­t cette semainelà alors que Laurendeau avait besoin d’un répit, question de passer un peu de temps auprès de son épouse.

« En voyant les bons résultats qu’il a obtenus à Madrid, je n’ai pu m’empêcher de demander à Denis s’il préférait que je reste à la maison à l’avenir. Heureuseme­nt, il a refusé ma suggestion ! » a lancé en riant l’expériment­é entraîneur.

UN ADMIRATEUR DE NADAL

Comme tous les jeunes joueurs du circuit, Shapovalov est impression­né par la domination de Rafael Nadal, tout particuliè­rement sur la terre battue, où l’espagnol ne perd pratiqueme­nt jamais.

« C’est incroyable de penser qu’à mon âge, il remportait déjà des tournois, a-t-il fait remarquer. Ce fut la même chose pour Roger Federer. Je serais surpris de revoir un tel scénario aujourd’hui. »

« Personnell­ement, j’aimerais bien gagner un premier tournoi de L’ATP dès cette année, mais je ne pense pas que ça puisse se produire dans le cadre d’une épreuve du grand chelem. Du moins, pas aussi tôt dans ma carrière. Mais dans un an ou deux, j’aimerais me retrouver dans la même situation qu’alexander Zverev, un aspirant au titre à Roland-garros. »

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La popularité de Denis Shapovalov monte en flèche, surtout chez les jeunes amateurs de tennis. PHOTO PIERRE DUROCHER
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