Le Journal de Quebec

Vingt ans après le balayage

Joé Juneau garde un souvenir douloureux de la finale de 1998

- JONATHAN BERNIER

LAS VEGAS | Contrairem­ent à celle des Golden Knights, l’ascension des Capitals vers les sommets de la LNH fut longue et laborieuse. Ils ont mis 24 saisons à atteindre leur première finale de la coupe Stanley. Cette finale expéditive de 1998, Joé Juneau se rappelle avoir à peine eu le temps de la savourer.

Face à la grosse machine des Red Wings, le Québécois et ses coéquipier­s s’étaient inclinés en quatre rencontres. C’était alors la quatrième fois de suite que la ronde ultime était le théâtre d’un balayage. L’année précédente, ces mêmes Red Wings avaient fait le coup aux Flyers.

« On avait fondé beaucoup d’espoir sur l’un de nos trios pour contrer celui de Sergeï Fedorov. On avait établi un plan de match avec Esa Tikkanen et quelques défenseurs. Ça a complèteme­nt dérapé », s’est souvenu Juneau, en entrevue téléphoniq­ue avec Le Journal.

En fait, même si les Capitals étaient parvenus à museler l’attaquant russe, les Red Wings avaient les mains pleines avec les Steve Yzerman, Nicklas Lidstrom, Igor Larionov, Larry Murphy, Brendan Shanahan ainsi qu’avec les jeunes Martin Lapointe et Tomas Holmstrom.

DEUX REVERS DIFFICILES À AVALER

D’ailleurs, les Capitals ont été à même de constater la force de frappe de leurs adversaire­s lors du deuxième match.

Détenant des avances de 3 à 1 et de 4 à 2 au cours du troisième vingt, les champions de l’est ont vu leurs rivaux renverser la vapeur pour finalement l’emporter 5 à 4 en prolongati­on.

Une défaite signifiant ni plus ni moins que le début de la fin.

« Nous avions joué deux superbes parties à Detroit, que nous aurions pu gagner, mais nous étions revenus à Washington en arrière 0-2 dans la série. Déjà là, l’ambiance était étrange. Ce n’était plus la même chose, a raconté le joueur le plus prolifique des Capitals lors de ce printemps. Puis, dès le début du troisième match [à la 35e seconde], les Wings ont marqué. À partir de ce moment-là, c’était fini. »

Trois jours plus tard, les Red Wings soulevaien­t la coupe Stanley pour une deuxième année de suite.

« UN PRINTEMPS INCROYABLE »

Si Juneau ne garde pas un bon souvenir de cette finale (il n’a jamais revisionné les matchs), il est tout de même fier du parcours de son équipe. Un peu à l’image du Canadien de 1986, les Capitals avaient vu le chemin jusqu’à la grande finale s’ouvrir devant eux.

Quatrièmes de l’associatio­n de l’est, les Capitals s’étaient retrouvés favoris après les éliminatio­ns des Devils (1ers), des Penguins (2es) et des Flyers (3es) dès le premier tour. Pour atteindre la finale, les Capitals s’étaient défaits des Bruins, des Sénateurs et des Sabres qui, à l’époque, comptaient sur les acrobaties de Dominik Hasek.

« Ce fut un printemps incroyable, a assuré Juneau, qui allait retourner en finale l’année suivante avec les Sabres [le fameux but de Brett Hull avec le patin]. À un certain moment, on ne comptait plus les victoires qu’on accumulait, mais bien celles qui nous séparaient de la coupe Stanley. »

Le décompte s’est finalement arrêté à quatre.

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PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN Joé Juneau a encore du mal à s’expliquer comment les Capitals de Washington avaient pu s’incliner en quatre matchs face aux Red Wings de Detroit, lors de la série finale de 1998.

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