Le Journal de Quebec

Autochtone­s victimes du système de justice

Maltraités à cause de la couleur de leur peau dit un avocat

- AMÉLIE ST-YVES

TROIS-RIVIÈRES | Des Autochtone­s restent en prison plus longtemps simplement à cause de la couleur de leur peau, en 2018, au Québec. Ottawa pourrait être en train de régler la situation, en injectant de l’argent pour les thérapies privées.

Un Autochtone de 23 ans a été accusé le 19 février dernier de possession de cocaïne dans le but d’en faire le trafic à Valleyfiel­d.

Il est resté pour deux semaines soit du 20 février au 6 mars dernier.

« Ça se résume à ça : si mon client avait été blanc, il sortait au lendemain de sa comparutio­n. C’est simple comme cela », dit son avocat, Me Louis-philippe Mercier dans une lettre envoyée en avril au ministère du Travail, de l’emploi et de la Solidarité sociale.

La Couronne avait consenti à la remise en liberté de l’homme de 23 ans pendant les procédures judiciaire­s, s’il quittait la détention pour un centre de thérapie fermé, car il était dépendant de la cocaïne, du cannabis et de l’alcool. Or il n’y avait plus de place dans les centres de thérapie autochtone­s qui auraient eu des services appropriés.

Le centre privé hors réserve L’envolée l’aurait accepté, mais comme Ottawa ne paie pas, ce n’était pas rentable de le faire.

Selon le dg de l’organisme Nicolas Bédard, Québec paie pour l’hébergemen­t et les repas, mais ni le provincial ni le fédéral ne couvre les thérapies hors réserves. La Couronne a accepté que l’homme soit relâché sans admission immédiate en thérapie.

COÛTS ASSUMÉS PAR OTTAWA

Le Journal a appris que le Service aux Autochtone­s Canada (SAC) assumerait les coûts des traitement­s contre les dépendance­s en centre privés lorsque ceux-ci seraient ordonnés par le tribunal.

« Afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’interrupti­on de services pour les thérapies, on a décidé de le prendre en charge », confirme Mireille Bruel de Service aux Autochtone­s Canada.

Du nouvel argent sera investi, en plus des 7,6 M $ annuelleme­nt remis aux cinq centres de traitement en réserve qui relèvent du fédéral.

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