Les heurts ont fait près de 100 morts depuis mi-avril
MANAGUA | (AFP) La violente vague de contestation au Nicaragua pour exiger le départ du président Daniel Ortega a fait 98 morts depuis mi-avril, selon un nouveau bilan dévoilé hier, alors que le chef de l’état s’accroche au pouvoir. L’annonce en début de semaine d’une prochaine reprise du dialogue entre les deux camps n’a pas calmé la tension dans les rues et dès mercredi, les affrontements entre partisans et opposants de l’ex-guérillero de 72 ans ont repris. Selon le nouveau bilan diffusé par le Centre nicaraguayen des droits de l’homme (CENIDH), ces derniers heurts ont fait mercredi au moins 11 morts par armes à feu ainsi que 79 blessés dans les villes de Managua, Leon et Masaya. Dans son bilan, le CENIDH accuse les nervis à la solde du gouvernement d’être les « agresseurs ». « Massacre ! On tire des rafales contre des manifestants pacifiques », avait écrit mercredi soir sur les réseaux sociaux l’évêque auxiliaire de Managua, Silvio Baez. De son côté, le président Ortega a dénoncé hier dans un communiqué une « conspiration » de l’opposition qui cherche à « terroriser » la population, en référence aux violences de mercredi. M. Ortega est confronté à une vague de contestation, déclenchée par une réforme des retraites abandonnée depuis, mais qui a vite tourné à un mouvement général de rejet du chef de l’état, accusé de confisquer le pouvoir et de brider les libertés dans le pays.