Justin Trudeau rétablit les faits sur l’acier
L’ÉNONCÉ
L’administration Trump a justifié l’imposition de tarifs de 25 % sur l’acier importé du Canada et de 10 % sur l’aluminium en affirmant que le libre-échange actuel désavantage l’économie américaine.
En annonçant des mesures de représailles, Justin Trudeau a soutenu la position inverse. Il a fait valoir que l’acier canadien ne représente aucune menace économique pour les États-unis puisque ceux-ci exportent plus d’acier vers le Canada qu’ils n’en importent, chaque année.
Alors, qui dit vrai ?
LES FAITS
Les chiffres du Bureau du recensement américain donnent raison au premier ministre canadien.
Les exportations d’acier américain vers le Canada se sont élevées à 11 G$ US en 2017, alors que les importations canadiennes vers les États-unis ont presque atteint 9 G$ US, ce qui donne une balance positive d’environ 2 G$.
Par contre, en ce qui concerne le commerce de l’aluminium, les États-unis en reçoivent plus du Canada qu’ils n’en envoient.
« Appliquer de tels tarifs au Canada, au Mexique [et à l’union européenne] n’a aucun sens », souligne Gary Hufbauer, chercheur à l’institut Peterson en économie internationale. Selon lui, tous sont perdants avec cette « mauvaise politique », y compris les États-unis.
« Trump ne veut pas forcément mentir, mais il n’est pas vraiment intéressé par les chiffres et les faits, analyse le titulaire de la Chaire Raoul-dandurand, Frédérick Gagnon. Ce qui est important pour lui, c’est d’atteindre son objectif de redonner de bons emplois aux Américains. »