Des importateurs cherchent un plan B
Les importateurs québécois d’aliments n’attendent pas l’imposition des tarifs de Justin Trudeau du 1er juillet sur les produits américains avant d’envisager d’autres marchés.
« Quand les produits américains sont trop dispendieux, on regarde vers l’europe », lance le PDG de Gaétan Bono Fruits et légumes, Joe Lavorato, qui achète 60 % de ses produits aux États-unis.
Des laitues de Hollande, des oranges d’espagne, d’italie ou d’afrique du Sud… Les importateurs jonglent avec plusieurs scénarios en cas d’escalade avec les Américains.
GRAIN DE SEL
« On s’alimentait à 90 % aux États-unis, il y a quelques années. On est probablement gros max à 30-35 % en ce moment », explique le PDG du grossiste de fruits et légumes Global MJL, Sylvain Mayrand, qui n’a pas attendu de guerre avant de se diversifier.
Selon lui, les menaces de tarifs sont à prendre avec un grain de sel. « La planète Trump n’a pas explosé dans nos assiettes encore », insiste-t-il.
M. Mayrand estime qu’il y aura toujours des aliments qui ne pourront pas être importés d’autres pays que les États-unis pour des raisons logistiques ou sanitaires.
Une vision partagée par Adel Boulos, PDG d’amira, le plus important importateur de noix et de fruits séchés au pays. Son meilleur vendeur, l’amande, prend sept jours à arriver ici de la Californie, comparativement à trois semaines quand elle vient de l’europe.
GROS JOUEURS
Il n’y a pas que les petits et gros importateurs qui craignent le ping-pong des tarifs. Les transformateurs alimentaires sont aussi de plus en plus nerveux.
Hier, la PDG du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), Sylvie Cloutier, a été inondée de messages d’entrepreneurs inquiets.
Sucre, farine, huile, épices, vin en vrac… fruits et légumes frais, les transformateurs québécois ne veulent surtout pas manquer de produits américains.
« Ce n’est pas le bouton panique encore, mais à partir du moment où le Canada va commencer à imposer des tarifs sur certains aliments, c’est certain que la riposte ne sera pas moindre », conclut la femme à la tête du groupe de 1600 entreprises.