Le Journal de Quebec

C’est fini les striptease­sdans un bar de campagne

- CLAUDIA BERTHIAUME

La Régie des alcools vient de décréter la fin des striptease­s dans un bar de danseuses de la Montérégie, car les employées utilisaien­t les isoloirs pour offrir des services sexuels aux clients.

Les clients du bar La Marraine n’achetaient pas que de l’alcool : 20 $ pour une danse, de 60 à 80 $ pour une fellation et de 100 à 120 $ pour une relation complète.

Les habitués de l’établissem­ent situé à Saint-louis, entre Saint-hyacinthe et Sorel-tracy, devront trouver un autre endroit où se rincer l’oeil puisque les spectacles avec nudité y seront désormais interdits, a tranché la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) dans une décision récente.

De plus, le bar La Marraine devra fermer ses portes pendant 15 jours, car la RACJ a suspendu le permis d’alcool de la propriétai­re, Lily Bouthillet­te.

« COMME À LA RONDE »

« La Régie va donner une dernière chance à la titulaire de redresser la situation », ont indiqué les régisseurs Marc Savard et Jocelyne Caron, précisant qu’ils auraient pu révoquer complèteme­nt les permis du bar.

Entre juin 2015 et février 2017, des agents doubles de la Sûreté du Québec se sont rendus à six reprises au bar La Marraine. Chaque fois, les danseuses leur ont offert des services sexuels moyennant rétributio­n.

« Ici, c’est comme à La Ronde. Tu dois essayer tous les manèges pour savoir lequel tu aimes le mieux. Tu payes et tu fais tout ce que tu veux », a dit l’une d’entre elles à un agent d’infiltrati­on.

Clients et employées parlaient des extras offerts sans la moindre gêne, si bien que les policiers sous couverture ont vu un homme dire à la propriétai­re qu’il allait « faire un changement d’huile » en mimant une fellation.

« Pour 100 $, on baise comme tu veux et tant que tu es capable », a également dit une effeuilleu­se à un client.

Parfois, les gémissemen­ts provenant des isoloirs étaient si forts que la serveuse devait monter le volume de la musique.

Lors de l’audience, Lily Bouthillet­te a nié qu’il y avait de la prostituti­on dans l’établissem­ent qu’elle gère depuis 1995.

Lily Bouthillet­te n’a pas rappelé Le Journal.

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