Une réussite pour un Hamlet audacieux
Une proposition qui mélange classicisme et modernité
L’histoire d’hamlet a été revisitée de mille et une façons depuis la fin du 16e siècle. Marc Beaupré et François Blouin ont réussi, sans jamais la dénaturer, à amener cette oeuvre phare de Shakespeare dans la modernité.
À l’affiche à nouveau, ce soir et demain, à La Bordée, à l’occasion du Carrefour international de théâtre, Hamlet_director’s cut s’avère être une superbe réussite.
La compagnie de théâtre Terre des hommes jumelle habilement tout le classicisme de l’oeuvre et les nouvelles technologies. Sur scène, Marc Beaupré, seul comédien en chair et en os, qui personnifie le prince Hamlet, est entouré par les personnages de cette tragédie familiale.
Le roi du Danemark, sa femme Gertrude, Claudius, Polonius, Ophélie, Laërte et Horatio apparaissent, tels des hologrammes, sur un rideau translucide et en arrière-scène.
Hamlet présente, décrit, revisite, commente, remet en question et s’interroge sur les moments forts de ce drame immense. Tourmenté par la mort de son père, le jeune Hamlet souhaite venger la mort de ce dernier, assassiné par son oncle Claudius.
La force de Hamlet_director’s cut réside dans un équilibre parfait entre le classi- cisme de l’oeuvre de Shakespeare et une approche plus moderne.
RESPECT
La signature visuelle, avec les projections est fort intéressante et donne droit, lorsque les personnages s’animent et qu’ils répètent les mouvements de Marc Beaupré, à de belles images. Tout comme cette séquence où Hamlet se perd dans un superbe brouillard crée numériquement.
Hamlet_ direct ors’ sc ut réussit, en 55 minutes, à conserver l’essentiel d’une oeuvre, qui dure, habituellement, plus de deux heures trente, et sans jamais perdre sa puissance dramaturgique.
Marc Beaupré réussit un tour de force en plongeant dans la peau de tous ces personnages. Il effectue toutes sortes de mouvements, inspirés des arts martiaux et livrera, avec une belle intensité, le célèbre segment du « être ou ne pas être », où perdu, Hamlet se questionne sur la vie et la mort.
Tué lors d’un combat contre Laërte, l’hologramme de Hamlet se volatilise et disparaît dans l’espace.
On pourrait dire que l’objet théâtral est une espèce de « Hamlet condensé et moderne pour les nuls », mais c’est beaucoup plus que ça. Hamlet_ direct or’ scu test une relecture habile, réussie, inventive et livrée avec justesse et surtout énormément de respect.