Le Journal de Quebec

HOLTBY SUR SON TRÔNE

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

WASHINGTON | Héros du deuxième match de la finale de la Coupe Stanley avec un arrêt miraculeux du bâton dans les dernières secondes de la troisième période contre Alex Tuch, des Golden Knights, Braden Holtby a fait oublier depuis longtemps qu’il n’était même pas l’homme de confiance de Barry Trotz pour le premier jour des séries.

Trotz avait parié sur l’allemand Philipp Grubauer comme gardien partant lors des deux premières rencontres au premier tour des séries face aux Blue Jackets de Columbus.

Holtby, le récipienda­ire du trophée Vézina en 2016 et finaliste pour ce même titre en 2017, se retrouvait ainsi dans la peau d’un simple spectateur. Il ne s’est jamais lancé dans une guerre de mots avec son entraîneur. À ce moment, il a pilé sur son orgueil et placé les intérêts de l’équipe avant les siens.

À la journée consacrée aux médias avant l’ouverture de la finale de la Coupe Stanley, le gardien originaire de la Saskatchew­an est revenu sur le choix de Trotz de donner le filet à Grubauer d’entrée de jeu.

« Je ne pense plus aux deux premiers matchs des séries, ça fait une éternité, a rappelé Holtby. En mars, j’avais aussi frappé un mur, je ne jouais pas très bien. J’avais regardé quatre matchs d’affilée du bout du banc. J’avais profité de cette pause pour me regrouper et regarder où je devais m’améliorer. »

« C’était un peu la même histoire au début des séries, a-t-il poursuivi. Je n’étais pas furieux quand Barry a choisi de miser sur Philipp pour les deux premières rencontres face à Columbus. Il est un très bon gardien, il a le talent pour devenir un numéro un. Je le connais depuis longtemps et j’ai beaucoup de respect pour lui. »

PAS UNE GROSSE HISTOIRE

Holtby a été utilisé pour la première fois en séries au début de la troisième période du deuxième match contre Columbus. L’expérience Grubauer a pris fin alors que les Jackets menaient 4 à 3 après 40 minutes et qu’ils avaient gagné le premier duel 4 à 3 en prolongati­on.

« Quand Trotz m’a envoyé dans l’action, j’étais prêt mentalemen­t, s’est remémoré Holtby. Je me sentais en contrôle et je n’étais pas nerveux. »

« Au début des séries, je n’ai pas changé mon attitude même si je ne jouais pas, a-t-il continué. Je désirais rester le meilleur coéquipier possible, j’aidais et j’encouragea­is Philipp. Je pouvais juste attendre mon tour. »

« De l’extérieur, je sais qu’on a fait une grosse histoire avec la décision de nos entraîneur­s d’amorcer les séries avec Philipp. Mais pour moi, c’était juste une décision de hockey. Grubauer est un gardien phénoménal. »

Depuis qu’il a regagné son poste de gardien numéro un, Holtby a joué toutes les minutes de son équipe. Il est au coeur de la longue route des Capitals avec un dossier de 13-7, une moyenne de 2,19 et un taux d’efficacité de ,921. Il a aussi signé deux jeux blancs cruciaux lors des matchs 6 et 7 de la finale de l’est contre le Lightning de Tampa Bay.

SUR LES TRACES DE FLEURY

Holtby a imité l’attitude de Marc-andré Fleury, qui n’a jamais manifesté son mécontente­ment quand il perdait son filet au cours des dernières années au profit de Matthew Murray.

« Matt Murray est un grand gardien, tout comme Marc-andré, a souligné le joueur de 28 ans. Les Penguins avaient deux gardiens étoiles pour un seul filet. Comme je l’ai déjà dit, Grubauer est aussi un très bon gardien. Je vais me répéter sur ce sujet, mais Fleury a toujours été un des meilleurs de notre profession. À Pittsburgh, il ne jouait toutefois pas avec un système aussi défensif qu’à Vegas. Le jeu était souvent plus ouvert avec les Penguins et ce n’est pas toujours une bonne nouvelle pour les statistiqu­es du gardien. »

« Sans Fleury, je crois que nous aurions éliminé les Penguins l’an dernier. Il a eu un immense mot à dire dans la victoire des Pens. Nous savions bien avant cette année qu’il est un gardien phénoménal. J’ai joué assez souvent contre lui pour le savoir. »

Et aujourd’hui, Fleury se retrouve encore sur le chemin des Capitals et de Holtby, mais avec un uniforme différent sur le dos.

« AU DÉBUT DES SÉRIES, JE N’AI PAS CHANGÉ MON ATTITUDE MÊME SI JE NE JOUAIS PAS. » – Braden Holtby

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