Le Journal de Quebec

Recul démocratiq­ue

- CLAUDE VILLENEUVE Directeur Opinions claude.villeneuve@quebecorme­dia.com @vclaude

Si elle est confirmée, la décision de suspendre les travaux de l’assemblée nationale à l’occasion du Sommet du G7 constituer­a un recul démocratiq­ue.

On craint le grabuge que pourraient causer des casseurs parmi les manifestan­ts. On devine que l’idée de gérer les déplacemen­ts des ministres dans cet environnem­ent n’emballe pas les services de sécurité.

N’empêche. Dans une démocratie parlementa­ire, le corps législatif exerce la primauté. Puisque nous ne sommes pas en dictature, il doit dialoguer avec les protestata­ires, mais pas retraiter devant eux.

TERRÉS

Les heures de travail parlementa­ire, qui sont comptées d’ici la fin de la session et donc des élections, pourront être reprises en début de semaine prochaine. On se trouve toutefois à fermer de facto l’ensemble de la colline Parlementa­ire. Comment exiger que les fonctionna­ires rentrent travailler au Complexe G voisin quand nos députés se terrent dans leur circonscri­ption ?

Ajoutons que les manifestan­ts seront là pour protester devant les leaders de sept pays, notamment contre l’accroissem­ent des inégalités et le dérèglemen­t climatique. Nos élus à Québec ont une certaine emprise sur ces questions, à leur échelle. Reste que ce n’est pas à eux de se coucher à la place de Donald Trump ou de Shinzo Abe.

L’HOSPITALIT­É DE TRUDEAU

C’est à notre messager qu’il faut exprimer notre mécontente­ment, en fait. Justin Trudeau était heureux d’annoncer que nous allions recevoir le train de bagages du G7. Un an plus tard, on ignore si nous serons indemnisés pour son hospitalit­é.

Le renseignem­ent policier a tardé à faire son travail, alors que toutes les mobilisati­ons se font en ligne, désormais. Ce n’est pas normal qu’on prenne à quelques jours d’avis une décision telle que de fermer le parlement, des écoles et des garderies.

À moins que l’on anticipe des perturbati­ons de très grande ampleur. Dans ce cas-là, la police devrait le dire plutôt que de souffler le chaud et le froid.

Si toutefois la population n’a pas de raisons de s’inquiéter, il serait inacceptab­le de suspendre, ne serait-ce qu’une seule journée, le travail de notre Assemblée nationale.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada