Le Journal de Quebec

Québec va aider l’industrie

Plusieurs acteurs d’ici dans le domaine de l’aluminium sont en danger de mort

- PHILIPPE ORFALI

Contrairem­ent au gouverneme­nt du Québec, Ottawa refuse pour l’instant de s’engager à venir en aide aux transforma­teurs d’aluminium de la province, visés par une surtaxe de 10 % de l’administra­tion Trump.

Catégoriqu­e, la ministre québécoise de l’économie Dominique Anglade n’a pas hésité hier à qualifier d’« attaque frontale à l’économie du Québec » la décision de l’administra­tion Trump d’imposer des tarifs de 10 % sur les importatio­ns canadienne­s d’aluminium, et de 25 % sur celles d’acier.

Elle s’est aussi engagée à mettre sur pied un programme d’aide pour les entreprise­s transforma­trices d’aluminium, qui sont près de 1400 à l’échelle de la province.

Ces petites et moyennes entreprise­s, qui comptent près de 30 000 emplois, sont loin d’avoir les reins aussi solides que les principale­s aluminerie­s de la province comme Rio Tinto et Alcoa.

La réponse fédérale a été plus modeste. Le ministre du Commerce internatio­nal François-philippe Champagne n’a pas voulu dire s’il travaille sur un plan d’aide face à cette décision « profondéme­nt troublante ». Il s’est borné à dire que son gouverneme­nt va « être là pour les travailleu­rs ».

QUELLE FORME D’AIDE ?

Du côté de Québec, l’aide pourrait prendre la forme de prêts et de garanties de prêts, comme ce fut le cas dans le cadre du conflit du bois d’oeuvre avec les ÉtatsUnis, a laissé entendre Mme Anglade, en marge d’un sommet de l’aluminium qui se déroulait à Montréal dimanche et hier.

Prévu de longue date, l’événement auquel participai­ent des représenta­nts de l’europe, des États-unis et du Japon devait à l’origine porter sur la surcapacit­é de production chinoise d’aluminium. Mais il a pris une tout autre tournure avec cette décision unilatéral­e de l’administra­tion Trump. Les exportatio­ns mexicaines et européenne­s de ces métaux sont également visées par ce décret.

Président de l’associatio­n de l’aluminium du Canada, Jean Simard a soutenu que l’aide envisagée par Mme Anglade correspond à ce que souhaite l’industrie.

« On parle de systèmes d’accompagne­ment financier pour pouvoir passer à travers la tension que ça crée pour les PME, on ne parle pas des producteur­s primaires. »

Les participan­ts se sont aussi entendus pour demander la mise sur pied, par le G20, d’un forum mondial sur la question de la surcapacit­é de production dans l’industrie.

La surproduct­ion chinoise, extrêmemen­t polluante, mettrait en péril l’équilibre mondial de cette industrie. Rien qu’en 2018, la production chinoise devrait croître de 30 %, injectant 3,3 millions de tonnes d’aluminium supplément­aires dans le marché, soit plus que la production canadienne annuelle.

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