Le Journal de Quebec

Croissance réduite de 0,4 % en cas d’échec de L’ALENA

C’est le pronostic du FMI pour l’économie canadienne

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OTTAWA | (AFP) L’abrogation de l’accord de libre-échange nord-américain pourrait réduire de 0,4 % la croissance de l’économie canadienne, a estimé hier le Fonds monétaire internatio­nal (FMI), alors que les discussion­s en cours depuis neuf mois entre le Canada, les États-unis et le Mexique sont dans l’impasse.

« Un échec pour parvenir à un accord dans un délai raisonnabl­e pourrait avoir un impact sur les investisse­ments et la croissance pendant une période prolongée », avertit le FMI au terme de sa visite annuelle au Canada.

« PEUT-ÊTRE DAVANTAGE »

« Dans l’éventualit­é d’un échec des négociatio­ns et de la réimpositi­on de tarifs satisfaisa­nt les règles de L’OMC, le produit intérieur brut du Canada pourrait être réduit de 0,4 % par rapport à la prévision de base, et peut-être davantage », estime l’organisati­on économique.

Le FMI prévoit sinon que la croissance de l’économie canadienne ralentira à 2,1 % en 2018 et à 2 % en 2019, après 3 % en 2017, « la plus élevée » des pays du G7.

Le président américain Donald Trump a promis de résilier l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en vigueur depuis 1994 si son pays n’obtient pas davantage de concession­s de ses partenaire­s, notamment dans le secteur automobile.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a révélé que les trois pays étaient presque parvenus la semaine dernière à un nouvel accord, mais que l’insistance des Américains pour inclure une clause forçant la réouvertur­e du pacte commercial tous les cinq ans l’avait fait avorter.

Compliquan­t davantage les discussion­s, le Canada et le Mexique ont promis jeudi de riposter aux taxes imposées par le président Trump sur les importatio­ns américaine­s d’aluminium et d’acier.

SOLIDE CROISSANCE EN 2017

La croissance de l’économie canadienne a été « solide », note le FMI, en se réjouissan­t que le marché immobilier, objet de préoccupat­ion des économiste­s, « montre enfin des signes de refroidiss­ement » avec l’imposition de règles plus strictes aux acheteurs.

« Néanmoins, l’anxiété économique est grande en raison des tensions commercial­es, de l’issue incertaine de la renégociat­ion de L’ALENA et de l’impact de la baisse des impôts aux États-unis [...] sur la compétitiv­ité du Canada à moyen terme. »

Les exportatio­ns et les investisse­ments des entreprise­s ralentisse­nt aussi, s’inquiète le FMI.

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