Le Journal de Quebec

Une ancienne élève raconte son « calvaire »

L’accusé Claude Guillot était directeur de l’école

- KATHLEEN FRENETTE

Les élèves qui fréquentai­ent l’école La Bonne Semence dans les années 80 devaient marcher droit parce qu’un seul faux pas entraînait des points d’inaptitude qui s’accumulaie­nt à la vitesse de l’éclair et qui pouvaient conduire à des punitions physiques importante­s.

Andréanne (prénom fictif) a fréquenté l’école de Victoriavi­lle alors que Claude Guillot, accusé d’avoir posé des gestes de violence envers six présumées victimes, agissait à titre de directeur.

Encore aujourd’hui, la femme qualifie son passage à l’école de véritable « calvaire », où Guillot agissait « en maître absolu », rappelant continuell­ement aux petits que « la folie était attachée au coeur de l’enfant et que seule la verge de la correction pouvait le ramener sur le droit chemin ».

PUNITIONS MULTIPLES

Avant la correction à la palette de bois, une panoplie de punitions s’offraient à la direction, comme les avertissem­ents verbaux, les privations de sortie, les retenues, les retraits sur chaise pour des périodes variant de quinze à soixante minutes, les retraits dans une pièce sans fenêtre pendant des après-midi complets et les pertes de privilèges.

« Si je ne tenais pas la rampe, j’avais un point de démérite. Si je n’étais pas droite, un point. Si je tournais la tête à plus de 45 degrés, un point. Si je parlais à quelqu’un, un point. Si j’obstinais, trois points. Donc, ça s’accumulait vite », a dit Andréanne, qui n’a jamais reçu de correction physique de la part de Guillot.

CHÂTIMENTS CORPORELS

Cependant, elle a vu des bleus et des ecchymoses sur les fesses de certains enfants.

« Et quand les enfants de l’école ayant reçu la correction sortaient de la pièce, ils avaient les yeux rouges, du mal à s’asseoir, et parfois on leur donnait un coussin », a-t-elle ajouté.

Les correction­s physiques étaient parfois données avec tellement de « violence et de force » qu’andré Pinard, un ancien superviseu­r de l’école, a fondu en larmes en se remémorant les punitions.

« C’était la douleur, la souffrance… Ça se passait toujours au sous-sol, dans les classes… avec une personne qui agissait à titre de témoin », a dit l’homme en éclatant en sanglots.

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CLAUDE GUILLOT Accusé

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