Le Journal de Quebec

Quatre visites avant de trouver le corps

Il était caché dans un sac de couchage sous le lit de la résidence que partageaie­nt l’accusé et la victime

- CLAUDIA BERTHIAUME

Ce n’est qu’à la quatrième visite des policiers au domicile d’une jeune femme disparue qu’on a retrouvé son corps, caché dans un sac de couchage sous le lit conjugal.

Personne n’avait vu Cheryl Bau-tremblay depuis cinq jours lorsqu’un technicien en identité judiciaire de la Sûreté du Québec a découvert son corps, le 6 août 2015.

L’enquête venait d’être transférée au corps de police provincial.

TACHE ROUGE

« J’ai vu une tache rouge sur le rabat d’une boîte de carton qui a attiré mon attention. Je me suis approché de plus près et j’ai vu un sac de couchage sous le lit. [...] J’ai vu des pieds avec du vernis à ongles qui sortaient du sac. Tout a déboulé », a détaillé l’agent Pierre-olivier Hamelin hier.

Pourtant, dans les jours précédents, au moins quatre policiers de la Régie intermunic­ipale de police Richelieu–saint-laurent se sont rendus à la résidence que la femme de 29 ans partageait avec son conjoint Alexandre Gendron, à Beloeil.

Ce dernier subit un procès pour le meurtre non prémédité de Mme Bau-tremblay au palais de justice de Saint-hyacinthe.

L’homme de 38 ans était alcoolique, ce qui aurait causé de nombreuses frictions au sein du couple, qui allait avoir un enfant, d’après les témoignage­s de la mère et de la soeur de la victime.

Cheryl Bau-tremblay aurait lancé un ulti- matum à Alexandre Gendron afin qu’il cesse de boire, sans quoi elle le quitterait.

Le drame serait survenu lorsque la jeune femme est revenue chez elle le 1er août, après une semaine de réflexion.

Inquiète d’être sans nouvelles de sa fille, Nicole Bau a demandé aux policiers d’aller vérifier le domicile de celle-ci, en soirée.

Personne n’a répondu à la porte à la première visite des patrouille­urs, si bien qu’ils n’ont fait des vérificati­ons qu’à travers les fenêtres. Devant l’insistance de la mère de la victime, les deux agents sont retournés une heure plus tard et ont rencontré Alexandre Gendron.

Ils ont inspecté la maison sans rien trouver, ont-ils relaté hier au procès présidé par le juge Daniel Royer.

LE JURY S’INTERROGE

Le lendemain, deux autres policiers se sont rendus sur place pour prendre la déposition d’alexandre Gendron, qui a déclaré la disparitio­n de sa conjointe. Encore une fois, ils auraient fouillé la maison sans se douter que le corps de Mme Bau-tremblay y était dissimulé.

Fait particulie­r, le jury a demandé à un policier de Richelieu–saint-laurent ayant témoigné hier pourquoi il n’avait « pas fouillé davantage la maison sachant que sa sacoche et sa voiture étaient là et qu’elle avait appelé le 9-1-1 une semaine plus tôt ».

« On était en mode recherche d’éléments pour retrouver Mme Bau-tremblay », a répondu l’agent Richard Boisvert.

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PHOTOS COURTOISIE DE LA COUR Des policiers ont inspecté la chambre principale de la résidence de l’accusé et de la victime (en mortaise) sans voir son corps, dissimulé sous ce lit. CHERYL BAU-TREMBLAY Décédée

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