CPE : grève futile ?
Je ne sais pas si c’est la nécessité d’avoir à régler des querelles d’enfants à longueur de journée, mais je suis frappée par la légèreté des raisons invoquées par les éducatrices de 57 CPE de Montréal et de Laval, responsables de 3000 enfants, pour faire la grève. Oui, légèreté. L’arrêt de travail ne devrait être utilisé qu’en dernier recours pour régler des questions pécuniaires ou sécuritaires. Cette grève frappe la classe moyenne de plein fouet. Les riches ont des nounous, ils s’en fichent.
Par ailleurs, les CPE sont des entreprises d’économie sociale privées. Les travailleuses ne négocient pas avec des gros méchants capitalistes.
Alors, pourquoi cette grève générale illimitée ?
LES DEMANDES
Les syndiquées veulent avoir leur mot à dire dans le fonctionnement du CPE, les heures d’ouverture, etc.
Elles s’opposent à ce que les directions priorisent les éducatrices diplômées pour les remplacements. Cela relègue les autres éducatrices au rang de « bouche-trou ».
Elles insistent sur le respect du principe d’ancienneté dans tous les cas pour les vacances. Ce qui occasionne des problèmes en périodes de pointe quand tout le monde part en même temps.
Elles refusent que les directions réduisent le nombre d’heures des travailleuses occasionnelles, moins de 10 % du personnel, dans le temps des Fêtes et en période estivale.
Rien qui justifie une grève générale illimitée qui embête bien des gens.
Ces points en litige doivent être réglés, mais pas au prix d’une grève générale illimitée qui laisse 3000 enfants sur le carreau et prive, dans bien des cas, leurs parents de revenus. Le syndicat en cause, la CSN, doit savoir que ce n’est pas tout le monde qui a des congés payés.
Avez-vous remarqué qu’une « grève générale illimitée » de ce genre est plus souvent déclenchée quand c’est le contribuable qui paie la note ?