Une possible plainte après des insultes racistes
Des hockeyeurs autochtones traités de « sauvages »
L’entraîneur de l’équipe de jeunes hockeyeurs autochtones qui aurait été la cible d’insultes racistes à la fin mai, à Québec, souhaite porter la cause devant les tribunaux.
L’incident s’est déroulé dans un tournoi printanier à L’ancienne-lorette. Les joueurs, âgés de 13 à 15 ans, se seraient notamment fait traiter de « gang de sauvages » par des joueurs et des parents, en plus de subir diverses moqueries de l’équipe adverse.
« C’est trop pour des garçons. Ils vivent ça chaque tournoi », déplore l’entraîneur de l’équipe, Tommy H. Neeposh.
M. Neeposh entend maintenant porter l’incident à l’attention de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), qui est notamment responsable d’enquêter des cas de discrimination. Dans le cas où la CDPDJ juge la plainte fondée, le dossier serait transmis au Tribunal des droits de la personne. « C’est sûr que je vais le faire », assure M. Neeposh, qui compte entamer les démarches prochainement.
L’incident fait réagir la communauté autochtone, notamment l’ancien grand chef du Grand Conseil des Cris Matthew Coon Come.
« INACCEPTABLE »
« Rien n’a changé depuis mes années où je jouais au hockey pee-wee dans des tournois à Québec, a-t-il exprimé sur Twitter. J’imagine que les parents ont juste transmis leurs remarques racistes. »
« C’est clair que le racisme est encore bien vivant au Québec », regrette l’actuel grand chef Abel Bosum.
« C’est totalement répréhensible. C’est inacceptable, a renchéri le chef de l’assemblée des Premières Nations, Ghislain Picard, en entrevue au Journal. Lorsque la poussière est tombée, on passe à autre chose. C’est sans doute ce qui est le plus malheureux, parce que ce sont des événements qui sont récurrents. »
Rhonda Oblin Cooper, mère d’un joueur de 13 ans, rapporte que des autochtones de partout au Canada les ont contactés depuis la médiatisation de leur histoire pour faire état de pareils incidents.