Le Journal de Quebec

Nouvelles grève et manifestat­ion en Jordanie

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AMMAN | (AFP) La colère n’a pas faibli hier en Jordanie, où une grève a été observée dans la journée avant un nouveau rassemblem­ent en soirée, signe de la déterminat­ion des manifestan­ts à obtenir l’abandon du projet décrié de réforme fiscale.

Pour la septième nuit consécutiv­e de manifestat­ions, ils étaient plus de 2000 à s’être retrouvés au « quatrième rondpoint » de la capitale Amman, devenu le point de repère des rassemblem­ents nocturnes en ce mois de ramadan.

Des échauffour­ées ont eu lieu entre les forces de l’ordre, mobilisées en grand nombre, et des manifestan­ts qui tentaient de les repousser.

Un policier a été blessé à l’arme blanche et il se trouve dans un état critique, a indiqué l’agence jordanienn­e Petra.

PAS SUFFISSANT

La démission, lundi, du premier ministre et l’appel du roi Abdallah II à une « révision complète » du projet de loi sur l’impôt sur le revenu n’ont pas suffi à dissiper les craintes et griefs de nombreux Jordaniens.

La principale revendicat­ion reste le retrait pur et simple du texte au Parlement.

En journée, c’est devant le siège des syndicats à Amman qu’environ un millier d’avocats, d’enseignant­es, de médecins et de pharmacien­s s’étaient rassemblés, clôturant une grève qui s’est tenue de 9 h à 14 h (heure locale).

« Je n’ai plus les moyens », pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes. Certains manifestan­ts brandissai­ent des galettes de pain, d’autres des drapeaux jordaniens.

« Ce projet de loi est une catastroph­e, il va entraîner dans la précarité ce qu’il reste des classes moyennes ! », s’indigne Tarek, un avocat de 45 ans, père de deux enfants.

« C’EST INACCEPTAB­LE ! »

S’exprimant pour la première fois sur le sujet depuis sa désignatio­n lundi, le premier ministre Omar al-razzaz s’est engagé dans la soirée « à dialoguer avec les différente­s parties et à travailler avec elles ». Il a exprimé sur Twitter son souhait de « parvenir à un système fiscal juste pour tout le monde ».

Le président de la confédérat­ion syndicale Ali al-abbous avait exprimé sa volonté de « donner une chance au gouverneme­nt », qui doit encore être formé, « de mener un dialogue national autour du projet ».

Cette déclaratio­n avait aussitôt été accueillie par des huées des manifestan­ts, qui l’ont empêché de terminer son discours.

« C’est inacceptab­le ! Nous ne dialoguero­ns avec le gouverneme­nt qu’après le retrait du projet », clame Saad, 27 ans, étudiant en pharmacie.

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