Le Journal de Quebec

Desjardins crée un fonds France-québec

60 M$ sont destinés aux entreprise­s exportatri­ces d’ici

- PHILIPPE ORFALI

Il s’agit d’une première : Desjardins vient de créer un fonds d’investisse­ment de 120 millions $ avec des partenaire­s canadiens et français, afin d’aider les entreprise­s d’ici à s’exporter en France, et vice-versa.

À peine 10 % des PME québécoise­s exportent. C’est avec cette triste statistiqu­e en tête que la direction de Desjardins Capital a choisi de s’allier aux françaises Groupe Siparex et Bpifrance ainsi qu’à Exportatio­n et développem­ent Canada pour mettre sur pied un fonds de capital de risque de 120 M$ pour les PME françaises et québécoise­s en croissance.

À l’heure où les relations commercial­es avec les États-unis sont glaciales, et neuf mois après l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre l’union européenne et le Canada, l’arrivée de ce nouveau fonds tombe à point nommé, a affirmé en entrevue le chef de l’exploitati­on de Desjardins Capital, Luc Ménard.

« Ça va enlever un certain risque pour les entreprise­s de regarder du côté européen. On sait jamais si les politiques américaine­s vont changer, ce qui les place très à risque », dit-il.

Ce Fonds transatlan­tique est accessible à tous les types d’entreprise­s, peu importe leur secteur d’activité, précise Guy Cormier, PDG du Mouvement Desjardins. L’accent sera toutefois mis sur les entreprise­s situées à l’extérieur des grands centres que sont Montréal et Québec. L’investisse­ment moyen sera d’une dizaine de millions $.

ÉQUIPE D’EXPERTS

En plus de pouvoir compter sur du capital, dont la moitié de l’enveloppe est réservée aux sociétés québécoise­s, celles-ci pourront aussi compter sur une équipe d’experts sur le terrain pour les épauler en France, dit-il.

« Le financemen­t, c’est une chose, mais nos entreprene­urs ont aussi besoin d’accompagne­ment. On parle de contacts en Europe, en France, d’aide pour naviguer dans l’appareil gouverneme­ntal là-bas, les études de marché, les us et coutumes, les délais requis. C’est beaucoup plus qu’un simple investisse­ment », dit M. Cormier.

Du côté de Siparex aussi, ce fonds constitue une première. « C’est naturel pour nous de commencer par le Québec et le Canada, avant de penser à aller [aux États-unis] », a souligné Bertrand Rambaud, président de Siparex, gestionnai­re du Fonds Transatlan­tique en Europe.

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PHOTO MARTIN ALARIE Les sociétés québécoise­s pourront compter sur une équipe d’experts en France, ont expliqué le chef de l’exploitati­on de Desjardins Capital Luc Ménard (à gauche) et le PDG du Mouvement Desjardins, Guy Cormier.

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