Le Journal de Quebec

Québec interdit la fracturati­on hydrauliqu­e

- PASCAL DUGAS BOURDON

Le gouverneme­nt Couillard met un terme définitif à l’exploitati­on des gaz de schiste par fracturati­on, mais permettra cette technique dans les autres types de roche.

« Désormais, au Québec, l’exploitati­on et l’exploratio­n des hydrocarbu­res sont interdites, à moins de satisfaire aux règles les plus rigoureuse­s, afin d’assurer la protection de notre environnem­ent », a résumé le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, lors d’une conférence de presse, hier.

Il sera donc possible d’exploiter le gaz de schiste uniquement si l’on s’abstient d’avoir recours à la fracturati­on, ce qui a peu de chance d’être rentable. Cette formation rocheuse est notamment présente dans la vallée du Saint-laurent.

MILIEU URBAIN

Toutes les activités au sol seront interdites en milieu urbain, ainsi que dans une zone additionne­lle d’un kilomètre.

Il sera aussi interdit de réaliser des activités gazières à moins de 300 m d’une résidence privée et à moins de 550 m d’un édifice public (école, hôpital, etc.).

De plus, les MRC auront le droit de délimiter les secteurs qu’elles jugent incompatib­les avec l’activité pétrolière et gazière, selon le ministre. L’exploitati­on en milieu hydrique sera interdite en toute circonstan­ce.

« Tous les projets éventuels d’exploratio­n, de production et de stockage d’hydrocarbu­re au Québec devront faire l’objet de l’acceptabil­ité sociale », a également précisé le ministre Moreau.

Il a ajouté que ces nouveaux règlements ne menacent pas les projets gaspésiens de Galt et de Bourque, mais rendent impossible celui de Haldimand.

OPPOSITION INSATISFAI­TE

Pour le Parti québécois, cette nouvelle mouture des règlements ne va pas assez loin. Il accuse le gouverneme­nt de pondre une réglementa­tion à « géométrie variable », parce que la fracturati­on sera impossible dans les basses terres du Saint-Laurent, mais permise en Gaspésie.

Malgré cette accusation, un gouverneme­nt péquiste refuserait de mettre un terme aux projets de Galt et de Bourque en Gaspésie, parce qu’ils sont « en cours d’autorisati­on ».

FAIBLESSE

Pour leur part, Greenpeace, Nature Québec et la Fondation David Suzuki ont unanimemen­t déploré la faiblesse des nouvelles consignes.

« Les règlements proposés pavent la voie à l’exploitati­on pétrolière et gazière, et vont totalement à l’encontre de l’accord de Paris et des engagement­s climatique­s du gouverneme­nt », a indiqué Patrick Bonin, porte-parole de Greenpeace Canada.

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PIERRE MOREAU Ministre

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