Le Journal de Quebec

Jusqu’à quelle limite devrais-je accepter cette situation ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com M-T. B

Je suis avec mon chum depuis huit ans. J’ai 48 ans et nous nous sommes rencontrés alors que je sortais d’une relation difficile qui m’avait laissée meurtrie. Je n’ai jamais eu beaucoup de chance avec les hommes. Je suis toujours tombée sur des profiteurs qui abusaient de ma bonté et de ma disponibil­ité.

J’acceptais ça, parce que je n’ai jamais eu beaucoup de respect envers moi-même. Élevée dans une famille où je n’ai jamais eu ma place, je me laissais couler dans la vie comme si je ne méritais que les restants des autres. Pour en revenir à mon chum actuel, on s’est rencontrés dans un restaurant, un soir que je mangeais seule attablée au bar, en espérant que quelqu’un me voit et s’intéresse à moi.

Ce garçon, plus jeune que moi de cinq ans, est un écorché vif. Il en a gros sur le coeur depuis le jour de sa naissance. Il faut faire attention à ne pas lui marcher sur les pieds si on veut survivre à ses côtés. J’ai donc commencé à marcher sur des oeufs dès nos premiers moments. Le problème, c’est que je marche encore sur des oeufs après huit ans.

Comme je gagne mieux ma vie que lui, il a élu domicile chez moi. J’ai pris ça comme un engagement de sa part, même si son attitude envers moi est tout, sauf chaleureus­e. Il parle peu, me montre peu d’affection et encore moins de tendresse. On fait l’amour à l’occasion, et dès qu’il a éjaculé, c’est bonsoir la visite. Il se tourne de bord et s’endort. Je me suis dit que le temps allait l’adoucir et lui donner envie de plus d’intimité avec moi. Mais non, ça n’est jamais arrivé. Je crains régulièrem­ent qu’il prenne la porte. Mais il me jure qu’il ne le fera jamais, bien qu’il soit allergique au mariage.

Je suis de plus en plus triste et repliée sur moi-même. Nous vivons à deux dans la maison, mais je suis seule à toutes fins utiles. Il n’est pas méchant, il est juste totalement absent. Heureuseme­nt que la télé nous permet de nous asseoir ensemble presque tous les soirs, sinon j’aurais l’impression d’être en couple avec un fantôme.

À l’entendre, je dois me contenter de ça et me considérer chanceuse qu’il supporte depuis aussi longtemps une fille platte comme moi. Nous ne fréquenton­s personne parce que ça ne l’intéresse pas, et quand je lui parle de faire des activités ensemble, il refuse toujours, alors que lui n’en propose jamais. Je m’ennuie à mourir !

Le portrait de votre vie avec ce garçon est d’une telle tristesse que je me demande comment il se fait que vous ne l’ayez pas mis à la porte depuis longtemps. Mais peut-être que votre longue habitude de la difficulté vous a rendue imperméabl­e à la souffrance ? Un conseil : prenez une feuille de papier que vous allez diviser en deux colonnes, l’une pour inscrire les bonheurs et les satisfacti­ons que vous retirez de cette relation, et l’autre pour inscrire les émotions négatives, les peines, la tristesse et les déceptions qu’elle vous cause. Je vous jure qu’ensuite la décision viendra clairement. Mais voudrez-vous la mettre en action ????

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