Le Journal de Quebec

Des employés négligés ?

- KARINEGAGN­ON

L’administra­tion Labeaume a été des plus proactives en prévision du Sommet du G7, tant à l’égard des commerçant­s et des résidents que des questions de sécurité. Aucun aspect n’a été négligé… sauf en ce qui concerne ses propres employés.

Il fallait se promener dans le Vieux-québec et à proximité de l’hôtel de ville de Québec, hier, pour constater à quel point plusieurs employeurs du secteur ont pris la décision de fermer leurs portes.

C’est tout dire, même l’assemblée nationale a opté pour une suspension des activités parlementa­ires, dans une approche que le gouverneme­nt a voulue « préventive et responsabl­e ». Les élus ne siégeront donc pas aujourd’hui, et quelque 10 000 fonctionna­ires oeuvrant sur la colline parlementa­ire sont en congé depuis hier après-midi.

La décision, vue comme un recul démocratiq­ue, a essuyé son lot de critiques. Mais avec tous les incidents qui se sont produits lors de ce genre d’événements, de telles mesures exceptionn­elles surprennen­t moins. Ce ne sont pas les manifestat­ions pacifiques porteuses de messages qui dérangent ici. C’est plutôt cette poignée de « gredins et de vils coquins », comme l’a si bien exprimé le député Gérard Deltell, qui forcent des mesures exceptionn­elles.

On espère que les dégâts seront des plus limités, et les autorités semblent plutôt rassurées. Mais on ne sait jamais.

Si jamais la tension et le niveau d’alerte grimpaient, la Ville pourrait difficilem­ent se justifier.

VIE QUI CONTINUE

Pour Réal Pleau, président du syndicat des fonctionna­ires municipaux de Québec (SFMQ), la Ville fait du « gambling avec la sécurité des employés ». Il est en discussion depuis deux semaines avec la direction générale, car plusieurs employés ont manifesté de l’inquiétude. Dans cette optique, le chef syndical a tenté d’obtenir le déplacemen­t dans d’autres bureaux des employés situés à l’hôtel de ville, un symbole politique, et à l’édifice Price, qui abrite aussi la résidence du premier ministre du Québec.

Mais voilà, la direction a refusé tout compromis. « On ne gère pas tous nos peurs de la même manière, fait valoir M. Pleau, et puis il y a toutes sortes de cas, comme des parents monoparent­aux qui s’inquiètent de ne pas pouvoir aller chercher leur enfant à la fin de la journée, de se retrouver pris. »

Pour expliquer sa décision, l’administra­tion de la Ville mise sur la sécurité plus importante et la préparatio­n très poussée quant aux mesures de sécurité. On y voit un signal comme quoi la vie continue, on souhaite donner l’exemple et on tient à ce que le travail se poursuive sans ambages, comme l’expliquait le maire en conférence de presse hier.

La position se défend, mais si jamais la tension et le niveau d’alerte grimpaient, la Ville pourrait difficilem­ent se justifier.

À l’heure du télétravai­l et des moyens technologi­ques, il aurait été possible de prendre certaines mesures assez simples. Le travail aurait pu être effectué, tout le monde aurait ainsi été rassuré, mais surtout, les employés se seraient sentis plus respectés et considérés.

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