Le Journal de Quebec

« La ville est prise en otage »

Les commerçant­s perdent beaucoup d’argent

- ÉLISA CLOUTIER ET DAPHNÉE DION-VIENS

Alors que les vitrines placardées se sont multipliée­s en haute-ville, la rue Saint-jean et la Grande Allée étaient quasi désertes hier, plusieurs restaurate­urs déplorant la baisse d’achalandag­e et les pertes financière­s qui en découlent.

« Ça n’a pas d’allure, on n’a jamais vu ça, une rue Saint-jean aussi tranquille à cette période », a lancé Guy Collin, propriétai­re du bistro Tourne-broche.

Le scénario était semblable sur la Grande Allée, où même le propriétai­re du Dagobert avait décidé de fermer pour une « très rare fois » en raison de possibles manifestat­ions à venir.

« Ils vont passer ici en avant, on ne veut pas faire exprès, vaut mieux prévenir » a indiqué le propriétai­re Gilles Laberge, qui n’arrivait pas à se rappeler la dernière fois qu’il avait fermé sa terrasse en plein jeudi après-midi ensoleillé.

Appréhenda­nt le même scénario en soirée, M. Laberge avait aussi pris la décision de fermer sa boîte de nuit hier soir. Celle-ci rouvrira ses portes pour la fin de semaine, a-t-il indiqué. « C’est certain que ça représente des pertes importante­s », a-t-il poursuivi.

« DIX FOIS MOINS DE RÉSERVATIO­NS »

Personne ne faisait des affaires d’or hier sur Grande Allée et la rue Saint-jean, où on pouvait compter les clients sur les doigts d’une main.

« La ville est prise en otage », a affirmé le copropriét­aire de la microbrass­erie Inox, Jean Lampron, qui estimait avoir subi une baisse d’achalandag­e de près de 70 % pour l’heure du midi seulement.

Même son de cloche de la part du propriétai­re du restaurant L’entrecôte Saint-Jean, Éric Schwaar, qui compte bien faire une réclamatio­n au programme fédéral d’indemnisat­ion pour les commerçant­s qui auront subi des pertes financière­s lors de la tenue du G7. « J’ai dix fois moins de réservatio­ns pour vendredi et samedi soir », a-t-il lancé.

Devant ce triste constat, certains restaurate­urs prévoyaien­t même déclarer forfait aujourd’hui.

« Nous avons fait 2 % de notre clientèle, c’est 150 couverts de moins qu’à l’habitude » a affirmé Carole Coulombe, gérante du Louis Hébert, qui sera fermé en journée aujourd’hui. L’établissem­ent rouvrira ses portes pour l’heure du souper.

Certains étaient toutefois plus optimistes, espérant même profiter du passage des manifestan­ts pour faire de bonnes affaires. « On était les seuls ouverts au Sommet des Amériques, on sera aussi ouvert toute la fin de semaine », a lancé Kathleen Duchesne, directrice du restaurant Les Frères de la Côte.

D’AUTRES VITRINES PLACARDÉES

En plus de certains commerçant­s du Vieux-québec qui ont décidé de placarder leurs vitrines, plusieurs panneaux de contre-plaqué sont aussi apparus hier devant au moins une dizaine de commerces du Faubourg Saint-jean-baptiste, toujours sur la rue Saint-jean. « On est une petite boutique, on ne veut pas prendre de chances », indique Sylvie Cliche, copropriét­aire de la boutique Jupon pressé.

De son côté, le vice-président et fondateur du Vapoclub a décidé de protéger ses vitrines à cause des exigences de son assureur. « Si j’ai des bris, je ne suis pas assurable, explique François Langlois. Ça coûte moins cher de placarder que d’assumer les coûts des dommages. »

Certains ont fait preuve d’originalit­é, comme le restaurant La Piazzetta qui a décidé de protéger ses fenêtres avec du plastique rigide (de type plexiglas) en réutilisan­t des panneaux ayant déjà servi lors du Sommet des Amériques, en 2001.

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Le Jack Saloon demeure ouvert... mais il a pris ses précaution­s.

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