Le Journal de Quebec

Les pratiques de repas et vin à l’assemblée seront revues

Des factures d’environ 1500 $ par réunion du BAN

- CHARLES LECAVALIER

La tradition de servir des repas gastronomi­ques et du vin lors des réunions de travail du Bureau de l’assemblée nationale (BAN) sera « revue », après la diffusion d’un reportage du Journal.

« Je souhaite fortement que les pratiques soient revues », a affirmé la whip du Parti libéral Nicole Ménard, hier, à l’entrée du caucus de son parti.

Le Journal rapportait en matinée que les membres du BAN, chargés d’établir les règles administra­tives de l’assemblée, ont consommé du vin à chacune de leurs rencontres de travail depuis 2014.

Ils ont aussi mangé des repas qui peuvent être coûteux, en général entre 50 et 110 $ par personne, pour des factures d’environ 1500 $ par rencontre, mais qui peuvent atteindre 2700 $ lorsque l’on sert du homard décortiqué.

« CORRECTIFS »

Le libéral Michel Matte, qui participe à ces réunions, a convenu que des « correctifs » devraient être apportés. « C’est des produits des taxes de la communauté. Je pense qu’il devrait y avoir des correctifs », a-t-il ajouté.

Au matin, les députés du Parti québécois ont joué aux fantômes et n’ont pas souhaité commenter la nouvelle. Sur Twitter, le whip péquiste Sylvain Gaudreault a indiqué par la suite qu’il est « d’accord avec Mme Ménard » et que le PQ « a proposé quatre grands chantiers pour accroître la transparen­ce à l’assemblée ».

À la CAQ, on se fait beaucoup plus incisif. « J’ai toujours eu un malaise par rapport au vin. Moi, c’est un principe : dans les réunions de travail, je ne prends pas de vin », a indiqué le whip caquiste Donald Martel.

« CYNISME »

M. Martel a parfois l’impression de parler à un mur lorsqu’il aborde le sujet de la transparen­ce lors des réunions du BAN.

« Traditionn­ellement, il y avait deux partis. Il y avait beaucoup de complicité. Quand je dis qu’on devrait évaluer les missions, faire des commission­s parlementa­ires sur les missions, c’est difficile d’être écouté », a-t-il déploré.

Le co-chef de Québec solidaire Gabriel Nadeau-dubois est dans le même ton.

« Ça alimente le cynisme et l’idée selon laquelle les députés de l’assemblée nationale, entre nous, on se fait la belle vie et on se flatte la bedaine. Ça alimente cette perception, cette image, cette caricature de la classe politique. Le remède, c’est la transparen­ce », a-t-il lancé.

« En 2018, dans une réunion de travail, ce n’est pas normal que l’état paie pour de l’alcool. Cette ligne est facile à tracer », a-t-il lancé.

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