Secret autour du bilan sur l’éducation sexuelle
Le ministère de l’éducation a refusé de remettre au Journal le nouveau bilan des projets pilotes du programme d’éducation sexuelle à quelques mois de son retour dans les écoles du Québec.
Après des demandes répétées dujournal depuis février, il a été impossible de savoir si les projets pilotes implantés dans environ 140 écoles depuis trois ans se sont bien déroulés l’an passé.
« Le bilan de la 2e année (2016-2017) du projet pilote du cours d’éducation à la sexualité ne peut vous être transmis », a finalement répondu le ministère, la semaine dernière.
Le bilan de la première année (20152016) avait pourtant été diffusé l’an passé. Ce rapport avait révélé plusieurs écueils, dont un manque de formation ou de ressources, et un malaise vis-à-vis du contenu dans certaines écoles. Il est donc pertinent de savoir si la situation s’est améliorée depuis.
QUELLE DÉCISION ?
Pour expliquer sa décision, le ministère indique que le document contient des recommandations et des avis effectués « dans le cadre d’un processus décisionnel en cours ».
Or, la décision de ramener l’éducation à la sexualité est en train de se concrétiser.
Dès l’automne, les élèves du primaire et du secondaire recevront de 5 à 15 heures d’enseignement par année.
Lejournal a interrogé le ministère pour savoir quel « processus décisionnel » pouvait justifier de garder secret le nouveau bilan, mais cette question est restée sans réponse.
ENSEIGNANTS PAS FORCÉS
Le retour du programme dès septembre fait l’objet de nombreuses critiques. Les enseignants ont à plusieurs reprises dit ne pas être prêts à donner le cours.
Des syndicats ont même recommandé à leurs membres de ne pas se porter volontaires.
Jeudi dernier, le ministre Proulx a rappelé que les professeurs ne seraient pas forcés d’enseigner le programme et que les commissions scolaires pouvaient recourir à des ressources externes, comme des organismes communautaires.