Le Journal de Quebec

Nadal peut remercier le ciel

L’espagnol intraitabl­e face à Diego Schwartzma­n 24 heures après l’interrupti­on de leur duel

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PARIS | (AFP) Rafael Nadal peut remercier le ciel. Mené d’un set et d’un bris avant l’irruption de la pluie la veille, il n’a plus abandonné que quatre jeux à l’argentin Diego Schwartzma­n (12e) pour rallier les demi-finales de Roland-garros.

Le quart de finale entre Nadal et Schwartzma­n, remporté en quatre manches par l’espagnol (4-6, 6-3, 6-2, 6-2), avait été interrompu deux fois par la pluie mercredi. La première fois, le décuple vainqueur du tournoi était mené 6-4, 3-2. La seconde, il avait repris l’avantage 5-3, 30-15 dans la deuxième manche.

« Bien sûr que l’interrupti­on m’a aidé, elle est intervenue à un moment difficile pour moi, où il jouait vraiment bien et où j’étais trop sur la défensive, a reconnu le No 1 mondial. Il avait trop souvent le contrôle des points, j’étais trop loin derrière la ligne de fond, il prenait la balle plus tôt que moi. »

« Ça m’a permis de réfléchir, de me remettre les idées en place et de me calmer », a-t-il poursuivi. « J’étais un peu plus nerveux que d’habitude, je reste humain », a-t-il aussi souligné.

Avant la pluie mercredi, le Majorquin de 32 ans a beaucoup souffert pendant un peu moins de deux heures, le temps pour le petit Argentin (1,70 m selon L’ATP) de créer un petit événement en lui chipant son premier set à Paris depuis 2015, et même de prendre un bris d’avance dans la deuxième manche (3-2).

La dernière fois que Rafa avait perdu un set Porte d’auteuil, c’était en quarts de finale il y a trois ans, face à Novak Djokovic (vainqueur 7-5, 6-3, 6-1).

« UN GRAND IMPACT »

La pluie s’en est mêlée alors que l’argentin, surnommé El Peque (diminutif de « pequeño », petit), menait 3-2 dans la deuxième manche, service à suivre. Le match a ensuite perdu beaucoup de sa saveur. Le champion espagnol a d’abord profité d’une brève reprise pour rafler trois jeux et se mettre en position d’égaliser (5-3, 30-15).

« Aux niveaux psychologi­que et tennistiqu­e, cette quinzaine de minutes a eu un grand impact, je suis rentré à l’hôtel beaucoup plus sûr de ce que je devais faire », a expliqué Nadal.

Puis hier, comme le soleil, son jeu a refait surface. Schwartzma­n, lui, avait perdu son ressort, malgré quelques sursauts momentanés. Deux chiffres le résument : l’argentin n’a plus marqué que quatre jeux après la première interrupti­on, et n’a plus jamais brisé malgré huit occasions.

Si Nadal est un habitué du dernier carré à Paris - ce sera son onzième en quatorze participat­ions - Juan Martin Del Potro n’avait plus connu ce plaisir depuis 2009.

DEL POTRO ÉMU AUX LARMES

C’est avec beaucoup d’émotion que l’argentin de 29 ans a accueilli cette deuxième chance, neuf ans plus tard, après sa victoire face au Croate Marin Cilic (4e) en quatre sets (7-6 (7/5), 5-7, 6-3, 7-5) sur deux jours aussi.

« Ça fait tellement longtemps... Depuis, j’ai été opéré trois fois du poignet (gauche). J’ai failli arrêter le tennis. Je n’ai pas de mots pour décrire ce moment », a déclaré le géant de Tandil (1,98 m), la voix tremblante et les yeux embués de larmes.

De 2013 à 2016, comme déjà en 2010, le vainqueur de L’US Open 2009 n’avait plus mis les pieds à Roland-garros, martyrisé par ses poignets récalcitra­nts.

Cette année, le No 6 mondial ne savait pas jusqu’au dernier moment s’il allait fouler la terre battue parisienne, la faute à des adducteurs douloureux. Pour l’instant, il tient bon. L’attend désormais le défi ultime sur ocre : Nadal, « le challenge que tout joueur veut relever ».

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Le retour des rayons de soleil à Roland-garros a permis à Rafael Nadal de sortir de sa torpeur. Le décuple vainqueur du tournoi parisien a pu poursuivre sa route après avoir vaincu Diego Schwartzma­n, hier.

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