TRUMP GÂCHE LE PARTY
Il rejette le communiqué final du sommet et qualifie Justin Trudeau de « très malhonnête »
Dans une série de tweets, le président américain a qualifié Justin Trudeau de faible et s’est dissocié des conclusions du sommet, hier.
LA MALBAIE | Le président américain Donald Trump a torpillé le sommet de Justin Trudeau en rejetant du revers de la main tout le travail accompli par le G7, qualifiant au passage le premier ministre canadien de « très malhonnête » et de « faible » dans une nouvelle salve rageuse sur Twitter.
Justin Trudeau croyait pourtant avoir réussi l’impossible, en annonçant en clôture du sommet une déclaration commune rédigée à sept mains, incluant celle de Donald Trump.
Mais deux heures plus tard, le président américain a renié sa signature, fâché par des propos du premier ministre, qui a une nouvelle fois qualifié les tarifs américains sur l’acier et l’aluminium « d’insultants ».
« En raison des fausses déclarations de Justin à sa conférence de presse, et du fait que le Canada impose des taxes mas- sives sur nos agriculteurs, travailleurs et entreprises américains, j’ai demandé à nos représentants américains de retirer le soutien au communiqué », a-t-il écrit sur Twitter.
M. Trump a ajouté qu’il envisageait en plus d’imposer d’autres tarifs au Canada, cette fois sur « les automobiles qui inondent le marché américain ! »
« DOUX ET DOCILE »
Dans un autre tweet, le président a affirmé que M. Trudeau s’est montré « doux et docile » dans ses conversations privées durant le sommet, pour ensuite réutiliser le terme « d’insultants » devant les journalistes, ce qui, visiblement, ne lui a pas plu.
Le bureau de Justin Trudeau a minimisé l’affaire, préférant se concentrer « sur tout ce que nous avons accompli ici au sommet ».
« Le premier ministre n’a rien dit qu’il n’avait pas dit auparavant, tant en public que dans ses conversations privées avec le président », a tenu à souligner le porte-parole du premier ministre, Cameron Ahmad.
G6 +1
M. Trump est passé en coup de vent dans Charlevoix, laissant derrière lui le Groupe des sept pays les plus développés plus divisés que jamais.
« Ce sommet va passer à l’histoire comme étant le moment de cristallisation d’une confrontation entre les États-unis et leurs alliés », a réagi un politologue de l’université Laval, Louis Bélanger.
Le directeur du Groupe de recherche sur le G7, John Kirton, estime que Donald Trump a aussi pu être simplement irrité de voir Justin Trudeau être le centre de l’attention à la fin d’un sommet relativement réussi. « On peut l’imaginer se dire : si c’est ton gros succès, Justin, je vais le voler et faire tout éclater », dit John Kirton.
Le communiqué final renié par Donald Trump pourfend le « protectionnisme », et s’engage à « moderniser » l’organisation mondiale du commerce.
ENGAGEMENT ENVIRONNEMENTAL
Le premier ministre canadien n’a pas réussi, non plus, à faire monter tous les pays dans sa barque environnementale, les États-unis et le Japon ayant refusé de signer une charte pour débarrasser les océans du plastique. Le Canada investira 100 millions $ dans ce domaine.
En conférence de presse, le premier ministre Trudeau a préféré insister sur un engagement de 3,8 milliards $ obtenu pour aider les jeunes filles en zone de guerre à avoir l’accès à l’école. - Avec la collaboration de Patrick Bellerose, Bureau parlementaire