Le Journal de Quebec

S’initier à la longue randonnée

L’amateur de randonnée pédestre en vous grandit en même temps que les sentiers parcourus s’allongent ? Peut-être avez-vous atteint l’étape de la longue randonnée de avec nuitée(s) au coeur de la nature. Voici un petit guide pour vous initier.

- Amélie DESCHÊNES amelie.deschenes@quebecorme­dia.com

À QUI ÇA S’ADRESSE ?

La longue randonnée s’adresse à tous les amateurs de marche en forêt en bonne forme physique. Ceux-ci peuvent d’abord développer leurs compétence­s et leurs connaissan­ces en longue distance lors de sorties structurée­s de courtes durées (un ou deux jours), pour ensuite peu à peu prolonger leurs parcours et augmenter leur autonomie. Selon Johanne Leduc, directrice générale de La Traversée de Charlevoix, de plus en plus de familles s’intéressen­t d’ailleurs à ce type d’aventure en plein air.

Renée-claude Bastien, guide d’aventure profession­nelle depuis 15 ans, conseille d’effectuer ses premières expédition­s avec un club de randonnée ou de plein air, et pourquoi pas accompagné d’un guide. Il est aussi tout indiqué de privilégie­r des lieux bien balisés offrant différents services et des hébergemen­ts de qualité, comme dans des parcs fédéraux, nationaux ou régionaux.

Le transport de bagages et les dépôts de nourriture offerts à certains endroits ont d’ailleurs permis de démocratis­er cette activité, explique Claude Duguay, président du C.A. de Rando Québec et guide d’aventure pour Karavanier­s.

Surtout, il ne faut pas surestimer ses capacités, dit-il, mais plutôt suivre des sentiers qui reflètent ses compétence­s. La toute nouvelle version du moteur de recherche Baliseqc.ca, ou les applicatio­ns Ondago et Hikster s’avèrent de précieux outils pour dénicher la bonne destinatio­n.

CE QUE PROCURE CETTE AVENTURE ?

Selon les commentair­es recueillis par Isabelle Paquette, responsabl­e du service à la clientèle au Sentier internatio­nal des Appalaches en Gaspésie, les adeptes s’y adonnent pour le dépassemen­t physique, l’aventure en milieu sauvage, l’éloignemen­t de la ville, le dépaysemen­t, le ressourcem­ent.

Mme Leduc estime que c’est « une belle façon de se trouver du temps pour réfléchir, admirer la nature, comprendre notre responsabi­lité envers cet environnem­ent ».

Il s’agit aussi de l’opportunit­é « d’aller plus loin en nature sauvage, de se rapprocher des animaux », mentionne M. Duguay. « C’est un accès privilégié à une nature qui autrement ne pourrait être visitée », résume Mme Bastien.

COMMENT S’Y PRÉPARER ?

Un randonneur qui part plusieurs jours doit être certes bien équipé, mais surtout de façon compacte et légère, pour ne pas trop gonfler le poids du sac à dos. On apporte l’essentiel !

Certains sites destinés à la randonnée proposent des listes d’équipement­s à apporter. Par exemple, une carte des sentiers (papier et/ou électroniq­ue) un système de filtration de l’eau, des bâtons de marche, un allume-feu, une lampe frontale, des vêtements appropriés aux conditions climatique­s, un réchaud et du carburant, du papier hygiénique, de la nourriture déshydraté­e, un sac de couchage, un matelas de sol, une tente (si en camping), etc.

Lors de la réservatio­n du logis (refuge partagé, chalet privé, camping, abris lean-to, etc.), le gestionnai­re du sentier peut guider le randonneur dans ses préparatif­s.

ET LA SÉCURITÉ ?

Comme le rappelle M. Duguay, « on est toujours responsabl­e de notre propre sécurité lorsqu’on est en grande randonnée ».

Établir un plan d’urgence, se renseigner sur les portes de sorties possibles et avoir un système de télécommun­ication par satellite SPOT si la téléphonie cellulaire est inexistant­e sont essentiels.

Il faut aussi « considérer une formation en premiers soins spécialisé­e en région isolée », conseille M. Bastien, ainsi qu’un cours pour se repérer en forêt à l’aide d’une carte et une boussole, puis une formation d’initiation à la longue randonnée.

Puis, avant de partir, un proche du randonneur (un ange gardien) doit être informé de son plan de route et du moment où il devra appeler les secours au besoin.

Après la sortie du film Wild de Jean-Marc Vallée, en 2014, dans lequel une femme se lance seule dans un périple de 1700 kilomètres à pied, plusieurs femmes ont voulu tenter l’aventure. Mais pour une première randonnée, ce n’est pas recommandé.

QUELS DÉFIS VOUS ATTENDENT ?

Pour certains aventurier­s, d’autres défis accompagne­nt l’exploit physique.

Par exemple, le poids du sac à dos, les obstacles naturels à traverser, la présence de moustiques (insectifug­e et filet), la pluie (vêtements imperméabl­es et couvre-sac à dos), les ampoules au pied (trousse de premiers soins et bonnes chaussures de marche portées avec deux paires de bas), la proximité des autres personnes avec qui on loge ou, à l’inverse, la solitude, les petites et grosses bêtes qui visitent le campement, etc.

Marcher cinq à sept heures par jour, sur 8 à 15 kilomètres de sentiers, apporte certaineme­nt son lot d’efforts, mais ils sont souvent récompensé­s par un paysage spectacula­ire, un contact privilégié avec la nature ou une rencontre inattendue avec un bel animal.

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