Le Journal de Quebec

Loin du grabuge redouté par les autorités

1 2 Plusieurs centaines de manifestan­ts ont déambulé dans le Vieux-québec sous très haute surveillan­ce

- PIERRE-PAUL BIRON

La dernière manifestat­ion anti-g7 se sera déroulée sous les mêmes signes que lors des journées précédente­s. Non violente, sans débordemen­ts et surtout fortement réprimée par les forces de l’ordre, la mobilisati­on contre le Sommet aura été bien moindre que ce que les autorités craignaien­t depuis des mois.

Plus de 500 manifestan­ts ont marché dans une ambiance bon enfant à travers le Vieux-québec hier, suivis encore une fois à la trace par de nombreux policiers antiémeute. Tout au long du parcours d’environ deux kilomètres, nul signe d’agressivit­é ou de violence des manifestan­ts n’est venu troubler la marche, outre quelques face-à-face avec des policiers lourdement armés.

« Vas-tu être correct ? N’oublie pas de prendre une gorgée d’eau, c’est important d’être hydraté », a même rappelé une bienveilla­nte manifestan­te à un policier qui se trouvait devant elle lors d’un arrêt devant la Place d’youville. Un autre arrêt a été marqué devant la Château Frontenac.

LOIN DE 2001

Alors que les autorités attendaien­t du grabuge et que tous avaient en tête les images enfumées du Sommet des Amériques de 2001, ce sont des marches pacifiques et des actions spontanées menées par une poignée de manifestan­ts qui auront marqué le mouvement anti-g7.

Après l’absence totale de gaz lacrymogèn­e, les dommages minimes sur la voie publique et une dizaine d’arrestatio­ns seulement, c’est la présence policière qui était encore une fois sur toutes les lèvres hier.

« On se sent intimidé par cette police qui est partout. L’effet est carrément sur la liberté d’expression. Il y a des gens qui normalemen­t seraient venus ici et qui ne sont pas là », déplorait d’ailleurs Claude Vaillancou­rt, porte-parole de la coalition d’organismes civils organisant la manifestat­ion.

Seul député de l’assemblée nationale présent, Amir Khadir de Québec Solidaire qualifiait « d’atteinte à la liberté fondamenta­le » et de « pente glissante » une telle démonstrat­ion de force.

« C’est ça qu’on a fait. On a dissuadé des milliers de gens de prendre part à des manifestat­ions. […] Ce droit est tellement important à protéger qu’il faut prendre des risques. Quelques vitrines cassées n’ont aucune valeur devant l’absolu de ce droit ».

Afin d’expliquer l’absence des autres partis, Catherine Dorion, candidate de QS dans Taschereau, a quant à elle soutenu que les autres élus « ont peur de s’associer à quelque chose qui n’est pas le pouvoir ».

TOTAL DE 13 ARRESTATIO­NS

Par ailleurs, le Groupe intégré de sécurité (GIS) a annoncé l’arrestatio­n de trois nouvelles personnes depuis la fin de l’après-midi vendredi, ce qui porte le nombre total à 13 depuis le début des activités anti-g7.

Or, il a été impossible de connaître les raisons pour lesquelles ces trois personnes supplément­aires ont été arrêtées ni l’endroit de ces interpella­tions. – Avec la collaborat­ion de Nicolas Lachance,

Jean-françois Racine et Nicolas Saillant

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 ?? PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E ?? 1. L’omniprésen­ce policière ne semblait pas inquiéter ces deux dames. 2. L’ambiance était presque détendue en haute-ville. 3. Certains manifestan­ts ont fait face aux policiers, mais aucune violence ou aucun débordemen­t n’ont marqué cette mobilisati­on. Cette scène a été croquée sur la rue Saint-louis.
PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E 1. L’omniprésen­ce policière ne semblait pas inquiéter ces deux dames. 2. L’ambiance était presque détendue en haute-ville. 3. Certains manifestan­ts ont fait face aux policiers, mais aucune violence ou aucun débordemen­t n’ont marqué cette mobilisati­on. Cette scène a été croquée sur la rue Saint-louis.

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